Polars, thrillers,  Suisse

Les Extradées – Nicolas Feuz

Quatrième de couverture

Une adolescente victime de harcèlement sur les réseaux sociaux se suicide. Le même jour, sa seule amie disparaît.

Au même moment, dans une prison de la région, cinq détenues subissent la loi d’une agente de détention. Ce sont des extradées. Des femmes bannies du système. Des destins brisés.

Quel est le lien entre tous ces personnages ?

Le procureur Norbert Jemsen mène l’enquête dont les fils vont se croiser avant de se rejoindre dans un dénouement époustouflant.


Mon avis

Dans ce sixième tome des enquêtes du procureur Jemsen, l’homme de loi et sa greffière Flavie Keller coordonnent l’enquête pour tenter de localiser une jeune fille disparue. Une opération de police commune entre Vaud, Fribourg et Neuchâtel apporte son lot de questionnements et surtout d’inquiétude, le temps défilant et les chances de retrouver vivante l’adolescente s’amenuisant.

Le récit se décline également au cœur de la prison pour femmes de Lonay, près de Morges. Tanja Stojkaj, extradée de Polynésie après l’affaire qui a fait basculer sa vie (lire Les larmes de Lagon, Ed. Slatkine & Cie, 2022) attend son jugement depuis quelques mois, sous son nom de couverture, Alba. Comme une lionne en cage, la réclusion s’avère une torture. Avec ses codétenues toutes aussi cabossées qu’elle, les tensions sont quotidiennes. Suite à l’arrivée dans leur unité de Coralie, femme fragile et perdue, Tanja doit partager sa cellule et s’ouvre peu à peu. La nouvelle prisonnière, incarcérée en préventive, clame son innocence, mais elle a pourtant beaucoup de choses à cacher comme les autres femmes du groupe…

Dès les premières pages, le ton est donné. Coutumier du fait, Nicolas Feuz nous plonge directement dans le vif du sujet et il aime toujours autant le noir. Dans cet opus, peu de meurtres sanglants mais il règne une ambiance extrêmement sombre et pesante. Les descriptions peu réjouissantes du milieu carcéral, des scènes de violences parfois difficiles et des passages glauques dévoilent la noirceur de certaines âmes et des tragédies.

Les chapitres s’alternent entre les cellules de Lonay et l’enquête en dehors. L’histoire revient en arrière sur quatre jours, un laps de temps très court conférant un rythme addictif et une lecture en apnée. Comme d’habitude, l’on ne s’ennuie jamais, le Neuchâtelois sachant mener sa barque tambour battant. Un peu effacé jusqu’à présent, l’on découvre Norbert Jemsen davantage impliqué dans son rôle de magistrat, avec notamment plus de détails dans les procédures, mais son personnage reste tout de même très énigmatique.

Il est toujours vivement conseillé de lire une série dans le bon ordre pour bien saisir les protagonistes et les intrigues passées, et la chose est encore plus vraie ici : Nicolas Feuz fait énormément référence à d’anciennes enquêtes et aux parcours de Jemsen et de Tanja. Les lecteurs n’ayant pas lu les tomes précédents et Le Philatéliste (Ed. Rosie & Wolfe, 2023) risquent bien de se sentir perdus et de se voir dévoiler des éléments importants !

Habituée aux twists finaux détonants dont l’auteur a le secret, je n’ai certes pas vu venir le dénouement surprenant, mais les révélations se sont avérées un peu trop énormes à mon goût pour être pleinement crédibles… mais le plaisir de retrouver le roi du polar romand dans ce huis clos haletant a été bien présent.

En résumé

Un polar très sombre entre prison et disparition d’enfant !

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A propos du livre

Editions Rosie & Wolfe
Genève, octobre 2024
336 pages


Ordre de lecture des enquêtes du procureur Jemsen 

1) Le miroir des âmes
2) L’ombre du renard
3) L’engrenage du mal
4) Brume rouge
5) Les larmes du lagon
6) Les Extradées



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