Romans,  Suisse

Et pour rentrer chez moi, je contourne l’ambassade de Chine – Erida Bega

Quatrième de couverture

Tirana, 1988. Alors qu’une jeune fille apprend que sa famille va déménager, c’est tout son équilibre qui vacille. Genève, trente ans plus tard, devenue femme, elle fait une rencontre impromptue à travers laquelle ressurgit l’Albanie communiste de son enfance. Un texte vif et frais, qui questionne avec malice le déracinement ainsi que le poids des souvenirs.


Mon avis

L’héroïne du roman grandit à Tirana, entourée de ses parents et de son frère. Proche du parti et employé dévoué, son père a une très bonne situation professionnelle, ce qui lui permet d’obtenir un nouvel appartement dans le quartier des ambassades. La jeune fille, alors âgée de 12 ans, aura enfin sa propre chambre, mais au lieu de se réjouir de ce futur déménagement, cette nouvelle la plonge dans une inquiétude fébrile. Pour se rassurer, elle développe alors la manie de mesurer tout ce qui a trait à leur foyer et veut documenter la place de chaque objet !

Genève, de nos jours. Voilà près de 20 ans que la narratrice a quitté son Albanie natale. Après le travail, un soir, elle se rend dans un restaurant, cachant mal sa solitude, un homme mystérieux l’aborde, il se fait appeler « le chasseur de solitaires ». Petit à petit, ils se confient l’un à l’autre, l’occasion notamment pour elle de se souvenir de sa jeunesse dans les Balkans à la fin des années 80, entre dictature, privations et contraintes toutes communistes, à quelques encablures de l’effondrement du bloc de l’Est.

Pour son premier roman au titre pour le moins énigmatique, Erida Bega nous transporte avec sa plume lyrique et cadencée dans les méandres du passé, et propose un récit touchant sur l’exil, la mélancolie et les réminiscences de l’enfance. Sans que l’héroïne ne soit jamais nommée, l’auteure – elle même d’origine albanaise – livre sans doute un part de ses souvenirs personnels et assurément des traces de moments historiques pour son pays. Le texte apporte aussi une réflexion sur le présent, et comment des rencontres fortuites peuvent déclencher des élans de vie, qui font que l’on a envie de croquer la vie à pleines dents après s’être oublié·e.

En résumé

Un très joli texte et une héroïne attachante !

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A propos du livre

Editions Encre Fraîche
Genève, septembre 2024
203 pages



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