Dans l’étang de feu et de soufre – Marie-Christine Horn
Quatrième de couverture
« Je l’ai presque vu sauf qu’il était plus là, non, il était plus là en entier. Y avait bien ses pieds dans ses chaussures et ses mains, ça oui, et la tête, c’était bien la sienne, je vous jure! Mais tout le reste, nom de Dieu! Tout le reste c’était que des cendres. Le feu a bouffé Marcel de l’intérieur. »
Accident, meurtre ou phénomène de combustion humaine spontanée ? Dans sa recherche de la vérité en terre fribourgeoise, l’inspecteur Charles Rouzier devra faire face aux guerres de juridictions, à l’omerta villageoise et à ses propres démons.
Mon avis
Inspecteur à Lausanne, Charles Rouzier est un Vaudois pure souche. Il délaisse toutefois la capitale du canton pour passer des vacances en Gruyère chez sa fille. Des vacances qui n’en sont en réalité pas… Charles n’a pas parlé à sa fille Valérie depuis un moment, leur relation étant très tendue. En cause : les manquements de l’inspecteur lors de la jeunesse de ses filles, plus intéressé par sa carrière que par sa famille, ce qui aura fait voler en éclats beaucoup de choses. Comment réparer ses erreurs ? A sa manière, Charles tente de faire amende honorable en aidant sa fille, impliquée indirectement dans les meurtres perpétrés dans ce village tranquille. Hors de sa juridiction, le Vaudois s’attire alors les foudres de son ennemi et homologue fribourgeois chargé de l’affaire, Georges Dubas, un homme suffisant et antipathique.
Si l’intrigue peut apparaître très calme et que le coupable m’est venu assez vite en tête, le thème central se trouve être très original. En effet, le corps de Marcel est découvert calciné en son milieu, avec la tête, les mains et les pieds intacts. Des théories les plus folles surgissent, dont notamment la question de la combustion spontanée. La médecin légiste croit en cette piste et se lance dans des recherches qui s’avèrent très intéressantes.
Dans ce village de la campagne gruérienne – comme dans tant d’autres – les commérages et les rumeurs vont bon train. Au Lion d’Or, le restaurant du bourg, les employés de la scierie voisine et d’autres habitants prennent leurs quartiers. L’alcool aidant, les discussions sont souvent plus qu’animées mais les non-dits et les secrets sont aussi légion, ce qui peut rendre les investigations compliquées…
Figurant parmi les trois finalistes du prix du polar romand en 2022 (remporté par Alain Bagnoud), Dans l’étang de feu et de soufre regroupe tout ce que j’aime : un ancrage régional, des personnages torturés, une enquête bien menée et une belle écriture. La plume de Marie-Christine Horn est percutante, envoutante, pleine de rondeurs et de lyrisme, tout en restant légère et accessible.
A noter enfin que Marie-Christine Horn a déjà mis en scène l’inspecteur Charles Rouzier dans les romans La Piqûre (2008) et Tout ce qui est rouge (2015). N’ayant pas (encore) lu ces deux ouvrages, cela n’a pas du tout été un frein pour suivre cette enquête.
En résumé
Une très bonne découverte qui me donne envie de continuer à découvrir l’auteure !
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A propos de l’auteure du roman
Née en 1973 à Fribourg, Marie-Christine Horn est romancière, scénariste et chroniqueuse. Elle a participé à plusieurs recueils de nouvelles et a écrit à ce jour une dizaine d’ouvrages, allant du témoignage sur les enfants TDAH (La Toupie – vivre avec un enfant hyperactif), du livre jeunesse rock’n’roll (School Underworld et les ondes maléfiques) aux romans plus traditionnels. Elle est également l’auteure de trois polars, La piqûre (Mic-Mac, 2006), Tout ce qui est rouge (L’âge d’Homme, 2015), Dans l’étang de feu et de soufre (BSN Press, 2021) qui mettent en scène le même inspecteur.
A propos du livre
BSN Press
Lausanne, septembre 2021
180 pages