Polars, thrillers,  Suisse

Le train des brumes – Yves Paudex

Ancien commissaire de la police de sûreté vaudoise, le très sympathique et avenant Yves Paudex – que j’ai eu la chance de rencontrer en septembre dernier à Lausanne – nous livre son deuxième roman, un polar très réussi, basé sur l’attaque de l’Intercity 744.

Quatrième de couverture

Il fait nuit noire quand, le 23 décembre 1998, l’Intercity 744 se fait braquer par une bande de malfrats à Grandvaux. Le butin ? Des sacs postaux contenant de l’argent liquide et des papiers-valeurs. Les enquêteurs Valentin Rosset et Samuel Rochat sont chargés de l’affaire. L’un est sensible et expérimenté avec un sens de la justice prononcé, l’autre taciturne et parfois antipathique tout en étant discipliné. Malgré leur tempérament opposé, les deux inspecteurs vont unir leur force pour démasquer les coupables. Tout en apprenant à se connaître et à avancer, tant dans leur quête des malfaiteurs que dans leur propre humanité, ils vont devoir faire face à de multiples revers. Meurtres, suicide, violence jalonneront leur voyage. Mais, au bout du tunnel, parviendront-ils à arrêter les criminels ?


Mon avis

Comme le mentionne l’auteur en début de lecture, le roman se base sur des faits réels, à savoir la vraie attaque de l’Intercity 744 reliant Saint-Gall à Genève, qui a eu lieu en 1996. Il précise aussi que le développement de l’intrigue a été imaginé, car en réalité l’enquête du braquage du train n’a jamais été résolue…

Le roman met en scène deux flics très différents. Nous avons tout d’abord Valentin Rosset, 45 ans, qui se trouve dans une phase compliquée : mari et papa peu présent, ses relations de famille s’étiolent de jour en jour et il vient de perdre son père. En prime, il est dans le collimateur de son chef et n’a plus le droit à l’erreur. Ensuite, nous avons Samuel Rochat, la trentaine, grand gaillard timide, aux idées bien arrêtées. Intransigeant et xénophobe, il va devoir apprendre à mettre de l’eau dans son vin pour bosser avec Rosset, surtout quand ils abordent les questions d’émigration.

Ces deux inspecteurs, les « Ro-Ro » comme les appellent leurs collègues (à cause de leurs noms de familles commençant par la même syllabe) forment une équipe mal assortie mais pourtant ils se complètent. L’enquête n’est pas simple, les malfaiteurs n’ont eu que quelques minutes pour réaliser ce gros coup et disparaître dans la nature avec succès, laissant peu d’indices aux policiers.

Le récit alterne entre le canton de Vaud et les banlieues glauques et sans espoir de Lyon. J’ai enchainé les chapitres très rapidement, la mise en place est entrainante et j’ai dévoré ce roman. Aujourd’hui retraité de la police de sûreté vaudoise, l’auteur sait de quoi il parle, il connaît les coulisses et l’enquête apparaît comme très bien documentée et réaliste.

A noter que Le train des brumes met en scène des personnages présents dans le premier opus écrit par Yves Paudex, le très bon Crimes sacrés, Sacrés meurtres. Mais pas d’inquiétude, il n’est pas nécessaire d’avoir lu le précédent pour comprendre, les enquêtes n’étant pas liées.

Par rapport au précédent, la plume d’Yves Paudex s’est faite ici moins poétique et cela lui a permis de gagner en légèreté, dans le bon sens du terme. Quelques scènes sont un peu rythmées vers la fin mais dans l’ensemble nous sommes sur du polar calme, sans surenchère de violence. Un équilibre tout helvétique en somme que j’apprécie énormément, tout comme l’évocation de lieux connus de Suisse Romande.

En résumé

Un excellent moment de lecture avec ce polar suisse romand très bien mené !


Informations :

Editions Plaisir de Lire

Lausanne, Avril 2021
300 pages

,

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.