Mortelle curatelle – Christophe Barraud
Quatrième de couverture
L’inspectrice Neyret et son adjoint se voient confier une affaire hors norme. Un matin de janvier glacial, une retraitée de 80 ans est retrouvée morte dans le Talent, rivière serpentant à travers Échallens.
Louisette Favre vivait seule dans un appartement protégé au centre du village. Veuve et sans famille, elle avait été placée sous curatelle par l’État de Vaud une année plus tôt.
Dramatique accident ou meurtre ?
Mon avis
Par un matin froid d’hiver, Louisette Favre est retrouvée morte, en contrebas d’un pont enjambant la rivière Talent à Échallens. L’inspectrice Neyret et son acolyte Chaussat sont dépêchés sur les lieux. Qui pouvait bien en avoir après cette vielle dame ? Grâce à des retours en arrière dès 2019, nous faisons petit à petit connaissance avec Louisette alors qu’elle vit encore dans sa maison et accueille ses nouveaux voisins, pour qui elle va vite être perçue comme trop envahissante…
Faisant furieusement pensé à un huis clos tant les personnages sont peu nombreux et que le cadre se situe dans un périmètre très restreint, Christophe Barraud livre en effet un polar résolument régional : toute l’intrigue se situe exclusivement à Échallens, petite ville du Gros-de-Vaud, proche de Lausanne.
Après Malléable publié en auto-édition l’année dernière, la plume du Christophe Barraud a pris de l’assurance et de la maturité. Le jeune auteur vaudois nous livre ici un polar calme, sans effusion de sang et plutôt orienté vers la psychologie des personnages. Redoutablement efficace, le scénario machiavélique et glaçant à souhait est couronné par un dénouement inattendu !
Évoquer le thème de la curatelle avec le rôle et les fonctions des aidants s’avère original et aussi très instructif : on en apprend davantage sur les tâches administratives comme la gestion des comptes, les courriers et autres activités de prise en charge, mais aussi de soutien et de présence. Un récit qui se trouve être aussi touchant au travers de l’histoire de Louisette, veuve, sans famille, et qui pose la question de la fin de vie et la perte d’autonomie.
A noter que Mortelle curatelle a remporté la deuxième place du Prix Vanil Noir du polar des terroirs, organisé par son éditeur Montsalvens. Félicitations !
En résumé
Un très bon polar régional au scénario machiavélique !
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A propos de l’auteur du roman :
Christophe Barraud a toujours aimé raconter des histoires. Après s’être frotté à l’improvisation théâtrale, il trouve dans l’écriture le média qui lui correspond. En près de 20 ans d’écriture, il accumule des tas d’idées et publie en décembre 2021 son premier roman d’aventures fantastique, La révolte des bonnets rouges, et un thriller sombre teinté de technologie, Malléable, en octobre 2022.
A propos du livre :
Editions Montsalvens
Bulle, juillet 2023
140 pages
2 Comments
Marc
Tombé par hasard sur cette critique, j’ai lu le roman car le thème de la curatelle m’intéresse.
Je dois avouer ne pas comprendre comment ce torchon à réussi à dégoter un prix.
En effet, au delà du scénario empilant les clichés sur le mauvais curateur et la personne âgée acariatre. J’ai surtout été déçu du fait qu à peu près toutes les informations contenues dans le roman sur le travail du curateur et sur les droits des personnes faisant l’objet d’une curatelle sont au mieux inexactes voire déformées ou fausses. A se demander quel travail de recherche l’auteur a fait.
Par exemple, en vrac, il est fait mention au début d’une incapacité de discernement qui semble n’avoir aucune importance alors que plusieurs twist n’ont aucun sens si celle-ci est présente.
Aucune curatelle n’est ordonnée par téléphone sans audience, même pendant la pandémie. Il est rare qune curatelle soit ordonne sans le consentement de la personne car cela declenche immédiatement une enquete necessitant une expertise psychiatrique. Quelle que soit la curatelle, aucun curateur n’a le pouvoir de decider du lieu de vie de quelquun a sa place, vendre des biens d’une personne sans son consentement, idem pour la signature d’un bail, la rénovation et la location d’un bien. A ce niveau là, le roman n’a déjà plus aucun sens.
L’auteur semble n’avoir pas compris qu’un curateur est uniquement une autorité d’application de la loi. C’est la justice de paix qui est l’autorité de décision. Le curateur n’a pas de pouvoir décisionnel qui se substituerait a la justice. C’est bien dommage car, de fait, la majeure partie de l’intrigue est parfaitement irréaliste.
Enfin le twist final m’a laissé de marbre. Il y aurait tellement eu à dire sur les troubles cognitifs auxquels sont confrontées les personnes de grand âge qui aurait pu nuancer le personnage de Louisette sans tomber dans un final rocambolesque, surtout pour un roman vendu par rapport à la psychologie des personnages…
Bref belle déception pour ma part.
T'as où les livres ?
Bonjour
N’étant pas aux faits de tous les aspects administratifs de la curatelle, je n’ai pas perçu le roman de la même manière mais je peux comprendre que vous ayez été déçu de votre lecture vu comme vous connaissez le sujet…
p.s : merci pour votre passage sur mon blog !