L’Affaire Alaska Sanders – Joël Dicker
Quatrième de couverture
Le corps d’Alaska Sanders, arrivée depuis peu dans la ville, est retrouvé au bord d’un lac. L’enquête est rapidement bouclée, la police obtenant les aveux du coupable et de son complice. Mais onze ans plus tard, l’affaire rebondit. Début 2010, le sergent Perry Gahalowood, de la police d’État du New Hampshire, persuadé d’avoir élucidé le crime à l’époque, reçoit une lettre anonyme qui le trouble. Et s’il avait suivi une fausse piste ?
L’aide de son ami l’écrivain Marcus Goldman, qui vient de remporter un immense succès avec « La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert », inspiré de leur expérience commune, ne sera pas de trop pour découvrir la vérité.
Mon avis
Depuis quelques années, chaque nouvelle sortie du Genevois Joël Dicker déchaine les passions. Et encore plus cette année que ce nouveau roman est publié chez Rosie & Wolfe, la maison d’éditions que l’auteur a créée au décès de son ancien éditeur et mentor, Bernard de Fallois.
L’affaire Alaska Sanders se veut une suite de La vérité sur l’affaire Harry Quebert, paru en 2012. Certes, l’enquête n’est pas la même, mais Joël Dicker, qui fait en sorte de ne jamais spoiler l’intrigue du précédent, y fait énormément référence. Vous risquez de perdre sérieusement en substance si vous n’avez pas lu son tout premier polar…. Ma lecture de ce roman remontait à sa sortie, il y a déjà 10 ans, mais heureusement la série télévisée m’avait bien rafraichi la mémoire entre temps.
L’auteur évoque également Le livre des Baltimore, paru en 2015, car mettant également en scène Marcus Goldman. Pas de panique ici, je n’avais aucun souvenir du « drame » joué dans ce roman et cela ne m’a pas posé de problème (à part de m’énerver de constater que j’ai une mémoire de poisson rouge en matière de dénouements de bouquins…).
A mon sens, reprendre les personnages de Goldman et Gahalowood aura fait du bien à l’auteur genevois ! J’ai été ravie de retrouver la plume de Joël Dicker telle que je l’avais aimée à ses débuts, et qui à mon sens lui avait fait cruellement défaut dans L’énigme de la chambre 622.
Quitte à perdre un peu le lecteur en route, la construction du récit s’articule sur plusieurs temporalités, et alterne donc entre les événements autour du meurtre d’Alaska Sanders en 1999, et l’année 2010, moment où nos deux héros rouvrent l’enquête. S’ajoutent à cela, des souvenirs entre Marcus et Harry Quebert, deux ans plus tôt, et d’autres épisodes de la vie du jeune romancier.
Selon moi, le Genevois est passé maître dans l’art de créer un récit très travaillé avec une intrigue complexe, et d’apporter des fausses pistes et rebondissements à n’en plus finir, au risque de nous emmêler un peu les pinceaux parfois… Je suis d’ailleurs toujours étonnée de l’entendre en interview dire qu’il travaille ses romans sans faire de plan ! Chaque chapitre se termine par un élément qui nous met l’eau à la bouche, voire fait repartir l’histoire dans une direction opposée et fait monter crescendo le suspense.
Certains pourraient par contre reprocher à Joël Dicker d’avoir des personnages qui font beaucoup (trop) de mystères, prenant leur temps pour parler des choses importantes. Il serait bon parfois qu’ils arrêtent de tourner autour du pot et qu’ils crachent le morceau. Résultat, à force de tergiversations, nous sommes face à un beau bébé de presque 600 pages !
J’ai beaucoup aimé retrouver le personnage de Marcus, qui a gagné en maturité. Son amitié avec le sergent est toujours aussi étrange mais au final attachante. L’intrigue extrêmement bien maitrisée et bien ficelée et les rebondissements nombreux en font un roman ultra addictif qui a su m’emporter. Vous l’aurez compris, je n’ai pas été déçue par cette suite.
En résumé
Un page-turner redoutable et très bien construit ! Le plaisir de retrouver Dicker comme à ses débuts !
2 Comments
Patrice
Je n’ai jamais lu Dicker, mais je suis toujours surpris du clivage qui existe, en France du moins, entre ceux qui adorent ses livres et ceux (souvent la critique littéraire) qui considèrent qu’il ne sait pas écrire ! Il faudrait que je me fasse ma propre opinion !
T'as où les livres ?
IL existe effectivement un gros clivage ! Et encore sur celui-ci et La vérité sur l’affaire Harry Quebert ne sont pas les plus « clivants » à mon sens mais son précédent, L’énigme de la chambre 622, oui par contre on se demande qui l’a écrit…après, comme tu dis, c’est toujours mieux de se faire sa propre opinion mais pas facile de se débarrasser de tous les a priori