Polars, thrillers,  Suisse

Le dernier souffle du Laret – Noémie Charmoy

Quatrième de couverture

9 octobre 2015. Les terres détrempées de Chesard, petit hameau broyard d’apparence ordinaire, sont le théâtre d’une macabre découverte. La journaliste Claire Alderman, originaire de la région, est retrouvée sans vie. Sa mort n’est pas le fruit du hasard, et  bientôt, tous les regards se tournent vers la police. Qui a pu ôter la  vie à une jeune femme talentueuse et appréciée de tous ?

Esther Notari, l’une des policières en charge de l’enquête, se rend à l’évidence : un secret peut en cacher un autre, et la rédemption est parfois chose difficile à atteindre. Rongée par de vieux démons et devant composer avec son nouveau binôme, la très lisse Delphine Vaucher, Esther devra faire des choix cornéliens. L’occasion pour elle de remettre de l’ordre dans sa vie qui lui échappe.


Mon avis

Claire Alderman, l’étoile montante de la RTS avec son émission Bruits de couloir – dans laquelle elle et son équipe dénoncent des scandales – est de retour dans sa Broye natale. Avec une ancienne camarade de l’école de journalisme, elle entame une enquête sur une sombre histoire dans un EMS de la région. Contre toute attente, son cadavre est retrouvé par un employé communal dans une forêt de Chesard, proche de Grandcour.

La semaine avait déjà mal commencé pour l’inspectrice Esther Notari, le dossier de sa nouvelle coéquipière Delphine Vaucher ayant atterri sur son bureau sans préavis. Pour la jeune femme qui entretient des relations très compliquées avec ses collègues au poste de Payerne et qui ne supporte plus personne, le coup est dur à encaisser. De prime abord, le personnage d’Esther apparaît très antipathique. Au fil des pages, nous comprenons mieux pourquoi la policière agit avec autant d’agressivité, un mécanisme de défense face à une ancienne blessure la faisant adopter cette attitude détestable envers ses confrères qui la surnomment d’ailleurs « Austère ». Sous ses airs de dure à cuire, Esther est sensible et très malheureuse. Tout le contraire de sa nouvelle binôme, la joyeuse Lausannoise Delphine Vaucher. Le début de la collaboration entre les deux femmes sera plus que tendue, la première ne faisant aucun effort pour être aimable, cumulant même les faux-pas et interventions dénuées de tact.

Enquête plutôt classique dans son déroulé, la trame n’en est pas moins originale et bien amenée. Beaucoup de pistes s’avéreront être des impasses, les policiers se découragent et doivent faire preuve de ténacité pour trouver le coupable. Porté par des chapitres très courts et par un rythme prenant, Noémie Charmoy réussit à livrer un véritable page-turner. Une fois commencé, difficile de le lâcher !

Le dernier souffle du Laret est un polar 100% suisse romand, la jeune auteure ayant en effet décidé de planter le décor de son premier ouvrage dans la Broye, un coin de Suisse peu représenté dans les romans policiers. En sortant des sentiers battus, elle m’a fait découvrir ces terres que je connais très peu (alors même que c’est également ma région d’origine…).

Comme l’écrivait si bien Corneille, « la valeur n’attend pas le nombre des années » et Noémie Charmoy en est la preuve vivante. Je rejoins totalement les propos de Marc Voltenauer, le célèbre auteur suisse de polars qui a parrainé ce livre, lorsqu’il dit avoir été bluffé. Je l’ai été également ! Écrit à seulement 18 ans dans le cadre de son travail de maturité, la jeune vaudoise surprend par la force de son écriture et par la qualité de ce premier roman, dans la psychologie des personnages, dans la mise en place et dans l’aboutissement d’une telle affaire. Vivement la suite des enquêtes d’Esther et Delphine !

En résumé

Un très bon premier polar ! Une jeune auteure à suivre !

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A propos de l’auteure du roman

Originaire de Grandcour (VD), Noémie Charmoy signe ici son premier roman. Elle est étudiante à l’Université de Fribourg, en français et anglais.


A propos du livre

Editions Slatkine
Genève, janvier 2023
256 pages



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