Le capitaine sur la falaise – Francisco Arenas Farauste
Quatrième de couverture
Écoutez, écoutez-moi…
Laissez-moi vous conter ma vie, découvrez une histoire inimaginable, comment j’ai traversé la guerre, comment j’ai rencontré l’amour. Dans ce roman, vous visiterez une île mystérieuse en Méditerranée, un territoire couvert de fleurs sauvages, survolé par des milliers d’oiseaux. Vous y ferez la connaissance d’un ange et avec moi, vous réaliserez que même lorsque toutes vos illusions semblent s’être évanouies, celles-ci ressurgissent, car le souvenir du merveilleux ne s’efface jamais.
Dans l’Italie de la Deuxième Guerre mondiale, un capitaine venu du Nord fait une rencontre incroyable qui bouleverse sa vie à jamais.
Mon avis
À Turin, en 2003, un vieil homme fait la rencontre d’un inconnu et commence à lui narrer sa vie. Né dans la même ville en 1911, année de l’exposition universelle, le narrateur – dont nous ignorons le nom –, a une enfance douce et privilégiée. Son père est entrepreneur, il fournit des pièces détachées pour l’industrie automobile, sa mère s’occupe de lui, ils coulent des jours heureux dans leur appartement au cœur d’un quartier huppé de la cité piémontaise. Devenu adulte, il passe beaucoup de temps dans la Villa Ponti, une demeure luxueuse d’une famille connue de la région, dans laquelle la jeunesse dorée aime à se retrouver. Son ambition est de devenir poète, il est plutôt doué mais doit se résigner à faire des études et finit par devenir avocat.
Dans cette Italie d’avant-guerre se rapprochant de l’Allemagne, le jeune homme est fasciné par le Duce et par ses idées, et devient membre du parti national fasciste, peut-être plus par obligation et carriérisme. Fiancé à Antonella, il publie son premier recueil de poèmes qui rencontre un succès inattendu. En apparence il a tout pour être heureux, et pourtant il décide de s’engager dans l’armée. À partir de là, sa vie va prendre une tournure inattendue…
Son parcours militaire le fera atterrir à Alicudi, dans les îles Éoliennes, où il aura comme mission de surveiller les eaux du détroit de Messine. Du haut de son promontoire – qui lui vaudra le surnom de capitaine de la falaise – il scrute l’horizon et protège cette petite communauté, dont il découvre petit à petit la vie et les étranges phénomènes qui s’y produisent.
Dernier opus de sa trilogie des illusions, et après Séville et Paris, Francisco Arenas Farauste nous embarque pour Alicudi, au large de la Sicile. Grâce aux descriptions de cet îlot volcanique perdu, comme échoué hors du temps, une ambiance particulière se dégage. La langueur des journées ensoleillées et la vie du village apportent une touche méditerranéenne chaude, envoutante et invite au voyage.
Usant à nouveau d’un format ramassé et percutant, l’auteur n’a pas son pareil pour décrire des atmosphères surannées et des temps révolus. L’on retrouve ici avec un grand plaisir sa plume lyrique et son don pour livrer des récits plus qu’originaux, aux dénouements surprenants. Ce court roman conclut avec grâce la trilogie commencée avec Le comte foudroyé, et suivi par Nos plus beaux jours sont des mensonges (à noter que les trois livres peuvent se lire indépendamment).
Cette histoire italienne rocambolesque – qui s’inspire d’événements réels – évoque aussi avec justesse le destin de la péninsule au cours de la seconde guerre mondiale. Passionnant et intriguant, ce beau récit a su me transporter.
J’en profite encore pour remercier Francisco de m’avoir permis de découvrir son roman en bêta-lecture !
En résumé
Un excellent roman qui termine en beauté la trilogie des illusions !