Le Sutra des damnés – Alexandre Sadeghi

Quatrième de couverture
Tout se répète. Tout revient.
Le cadavre mutilé d’un professeur est découvert à Lausanne. Son supplice, cent huit coups de burin chauffé au rouge, évoque l’imagerie terrifiante de la mythologie bouddhiste. Kong Ling, inspectrice sino-suisse au passé aussi trouble que violent, se lance à la poursuite du tueur, un monstre surgi des annales du Bouddha dont le projet sanglant ne vient que de commencer.
Mon avis
Après dix ans à Lausanne, Kong Ling, inspectrice d’origine chinoise, s’apprête à quitter le pays suite à un drame personnel. Son ancien patron, André Reynaz, lui demande son aide une toute dernière fois. À quelques jours de son départ pour la Chine, Ling accepte non sans réticence de diriger les investigations.
La première victime est un professeur d’informatique à l’EPFL, un homme en apparence très respectable et respecté. Le meurtre est toutefois particulièrement atroce, l’état de son corps et le mode opératoire laissent la police très perplexe, mais des éléments mettent Ling sur un début de piste.
Rapidement, l’on devine que Ling a eu un passé plus que mouvementé et plusieurs vies avant de se retrouver en Suisse. Taiseuse et indépendante, on lui colle dans les pattes l’appointé Braga pour la seconder et elle n’est pas du tout disposée à lui faire de la place. Mais force est de constater que petit à petit, le jeune homme sait se montrer utile et compatissant, et arrive même à faire se dévoiler l’inspectrice. Cela ajoute un peu d’humanité au caractère de la Chinoise, car avouons-le, il peut s’avérer un peu compliqué de s’attacher à son personnage revêche.
Au cœur de la capitale vaudoise, les policiers commencent une course contre la montre pour arrêter cette série de meurtres extrêmement macabres. Le psychopathe ne prend pas des pincettes dans sa quête et les crimes sont d’une violence rare et sont très bien circonstanciés.
Pour son premier roman, Alexandre Sadeghi, lui aussi d’origine chinoise, a choisi d’appuyer son récit sur la cosmologie bouddhiste. Bien loin de la caricature zen et pacifiste des fidèles de Bouddha, le jeune auteur nous fait découvrir une autre facette de cette religion, au travers de croyances et de mythes fondateurs, notamment avec la notion des différents Enfers, ce qui s’avère être très instructif.
Ancré dans les textes d’Orient, ce polar sombre et bien rodé fait aussi une belle place à la Suisse, dans tout ce qu’elle peut avoir comme richesses multiculturelles, à l’image des membres de l’équipe de police issus en grand nombre de l’immigration. Il est aussi question ici des migrants exploités, abusés et d’autres situations très peu réjouissantes mais tristement réelles…
En résumé
Un bon polar à la thématique originale !

