Aveuglément – Laurence Voïta
Quatrième de couverture
Il y a d’abord Marco. On le croyait mort, mais il est soudain de retour en ville. Sept ans auparavant, il était parti nager dans les eaux du lac et n’avait jamais réapparu, laissant derrière lui un fils de trois ans et une veuve semblait-il inconsolable. Alors pourquoi revient-il aujourd’hui, secrètement ?
Il y a aussi José, aveugle depuis une récente maladie, qui tente de réapprivoiser le cadre dans lequel il a grandi à travers les yeux d’une amie. Il a perdu la vue, mais les lieux et certains souvenirs douloureux sont gravés dans sa mémoire.
Enfin, l’ex-inspecteur Bruno Schneider entre en scène à son tour. Pourtant très éprouvé par sa dernière enquête, il va devoir intervenir pour aider à résoudre une inquiétante affaire de disparition. Serait-elle liée à l’engrenage que Marco a déclenché en revenant déterrer le passé ?
Mon avis
Alors que tout le monde le croyait noyé dans le Léman, Marco débarque à Vevey un beau jour de novembre. De retour après sept ans, errant dans les rues de la ville, il observe surtout un groupe d’enfants dans la cour de l’école. Mais que cherche-t-il ? Pourquoi revient-il après tout ce temps ? En parallèle, nous suivons également José, un homme d’un certain âge s’étant retrouvé aveugle à cause d’une maladie orpheline, qui se lie d’amitié avec une vieille dame. Les deux nouveaux complices se retrouvent sur un banc pour scruter les passants et braver la solitude.
Retraité depuis peu, l’inspecteur Bruno Schneider a du mal à se remettre de la dernière enquête à laquelle il a participé, tout comme une de ses anciennes collaboratrices, Sophie Costa. L’ancienne équipe a passablement changé depuis quelques mois et le cœur n’y est plus. La jeune policière se réfugie dans la pâtisserie en compagnie de son chat.
Même si nous sommes en présence de deux policiers, et contrairement aux précédents ouvrages les mettant déjà en scène (…Au point 1230 et Personne ne sait que tu es là), le nouveau récit de Laurence Voïta ne se focalise pas sur une enquête. Sans meurtre, sans cadavre, Aveuglément se situe plutôt du côté du roman à suspense et du thriller psychologique. Il faut dire que le talent de la Vaudoise n’est plus à prouver dans ce domaine : elle sait décrire très finement ses personnages, allant en profondeur dans leur vécu, dans leur passé et dans leurs modes de fonctionnement.
Tout en subtilité, douceur et mélancolie, Laurence Voïta déroule une histoire poignante et touchante. Plongeant le lecteur dans le passé de Marco et de ses anciens amis, l’écrivaine retrace les secrets de famille à l’origine du mal. Dans cette petite ville de la Riviera où tout le monde semble être lié, les mensonges pèsent lourd, provoquant des effets parfois terribles et irréversibles…
En résumé
Un excellent roman qui fait la part belle à la psychologie des personnages !
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A propos de l’auteure du roman
Laurence Voïta a exercé le métier de professeure de français. Également scénariste, dramaturge, depuis quelques années elle s’est tournée vers l’écriture et a notamment remporté le Prix du Polar romand en 2021 avec …Au point 1230. Les personnages ont continué leurs aventures dans Personne ne sait que tu es là (Ed. Romann, 2022) et Aveuglément (Favre, 2023).
A propos du livre
Editions Favre
Lausanne, mai 2023
200 pages
2 Comments
Livr'escapades
J’ai lu et apprécié récemment « Personne ne sait que tu es là ». Celui-ci me tente bien.
T'as où les livres ?
Merci Fabienne pour ton passage par ici 😉
Contente que tu aies aimé son précédent roman, Laurence a vraiment une belle plume !