Ustrinkata – Arno Camenisch
Quatrième de couverture
C’est le dernier soir à L’Helvezia, le bistrot du village racheté par des investisseurs. Tous les habitués sont là: la Tante, hôtesse de tout son monde, la Silvia, l’Otto, le Luis, l’Alexi, et les autres aussi, encore vivants ou déjà morts. L’alcool coule à flots et ça fume à tout-va. On est en janvier et il ne neige pas. Il pleut comme vache qui pisse. C’est quoi cette bizarrerie climatique ? Le déluge ? On cause de ça, de tout, sans discontinuer. Ressurgissent alors les histoires enfouies de ce village qui pourrait bien être le centre du monde. La fin est proche, mais tant qu’il y a quelqu’un pour raconter, on reprend un verre.
Mon avis
Ce qui frappe tout de suite c’est l’écriture pour le moins surprenante : les dialogues sont intégrés directement dans le récit, il n’y pas de chapitre ! Au départ cela perturbe, on a du mal à reprendre son souffle puis la plume de l’auteur fait son œuvre et on finit par prendre le rythme et avoir l’impression d’être assis parmi eux, dans cette ambiance enfumée. Les histoires des gens de ce village de montagne, les événements de la commune s’enchainent, tout comme les verres et les cigarettes. A se demander comment ils arrivent encore à parler à la fin du livre tant ils doivent frôler le coma éthylique !
Ce petit roman (106 pages) a reçu le Prix Suisse de littérature en 2012. Un bon moment de lecture, une jolie tranche de vie des montagnes grisonnes, un arrêt sur image sur le bistrot, le lieu emblématique de ces petits villages, comme il doit en exister de moins en moins au vu de l’exode et la mort lente du monde rural…
Mention spéciale à la traductrice Camille Luscher pour son travail depuis l’allemand, entre le style d’écriture et la retranscription avec les spécificités du français de Suisse romand et ceci malgré le fait que la maison d’édition soit française.
Informations
Quidam Editeur
Février 2020
106 pages