Romans,  Suisse

Une disparition – Daniel Bernard

Quatrième de couverture

Chaque année au Japon, ils sont des milliers à s’évaporer sans laisser d’adresse. Le cas de Natsumi est l’une de ces disparitions et, lorsqu’Akira est chargé de l’enquête, il est loin de se douter que cela le conduira au-delà de tout de tout ce qu’il avait pu imaginer. Qui est cette mystérieuse femme qui a toujours souhaité conduire un Shinkansen, ces trains japonais à grande vitesse, et qui s’est évanouie dans la nature juste après avoir terminé la formation pour le travail de ses rêves? Quel est le rôle de son compagnon Tatsuya venu déclarer l’affaire au policier?


Mon avis

Depuis petite, la jeune Natsumi caresse un rêve : devenir pilote de locomotive du Shinkansen, le fameux train rapide japonais. Mais le jour de sa certification, elle disparaît. C’est Tatsuya, son petit ami, qui vient déclarer la disparition, bouleversé et mort d’inquiétude. Akira, le chef de la police, recueille ses déclarations. Le temps passe, Natsumi reste introuvable et ne donne aucun signe de vie, le flic décide alors de continuer ses propres recherches…

Explorant le sujet très original des disparitions volontaires, Daniel Bernard apporte un éclairage sur ce phénomène portant le nom de jōhatsu. Cette réalité est fréquente au Japon, les gens y ayant recours en général pour ne pas affronter la honte ou pour s’affranchir du carcan sociétal. A travers l’évocation du passé de la jeune femme, nous plongeons au cœur de la culture nippone, très bien dépeinte dans sa pudeur, sa sagesse et ses ambivalences. Le monde des trains – et notamment le Shinkansen – se trouve également être un sujet fort intéressant, nous faisant voyager au cœur du pays du Soleil-Levant et rendant ce roman très dépaysant.

Si l’auteur maîtrise le côté posé et contemplatif de la littérature japonaise, pour les non-initiés le récit pourrait sembler répétitif et tournant en rond. La chronologie des évènements est parfois difficile à cerner et apparaît comme décousue et torturée, à l’image de la personnalité de l’héroïne. Estampillé comme « enquête haletante » et « histoire palpitante » sur la quatrième de couverture par ses éditeurs, le rythme se veut au contraire calme, voire extrêmement lent.

Récemment récompensée par le prix du polar romand 2023, Une disparition s’apparente toutefois plus à un roman : l’investigation est trop peu présente pour que l’on puisse le qualifier de polar à proprement parler selon moi. Avoir un flic parmi les personnages centraux ne suffit pas à mon sens, et la maison d’édition l’a d’ailleurs justement catalogué comme roman. Enfin, quelques coquilles, incohérences et phrases bancales risquent de chagriner les plus pointilleux…


En résumé

Un roman original et singulier qui plaira aux amateurs de littérature japonaise !

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A propos de l’auteur du roman :

Né à Paris, Daniel Bernard est cinéaste de formation. Après une carrière comme technicien du film, notamment avec Jean-Luc Godard, il se lance comme réalisateur de courts-métrages. Dès 1990, il collabore à la création de Léman Bleu, la télévision locale genevoise, qu’il dirige pendant quatre ans. En 1991, il publie son premier roman, suivi depuis d’une vingtaine d’autres ouvrages dont des pièces de théâtre. Il est aujourd’hui rédacteur en chef de France Loisirs en Suisse.


A propos du livre :

Editions Favre

Lausanne, janvier 2023

288 pages



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