Romans,  Suisse

Patate chaude – Marie Beer

Quatrième de couverture

Kob est mort, et sa famille entend préserver dignement son souvenir. Mais il laisse derrière lui plusieurs amis infréquentables, quelques magouilles et surtout un gros chien mal élevé, dont personne ne veut.


Mon avis

Après avoir appris la mort de Kob sur les réseaux sociaux, le narrateur décide de se rendre à son enterrement. En réalité, Kob n’était pas directement son ami mais le meilleur pote de son grand frère. Et Kob c’était quelqu’un ! Le genre de gars qui attirait tout le monde grâce à sa personnalité et son bagout, le mec adulé et apprécié, et pour qui toutes les portes s’ouvraient. Membre d’un groupe de néopunk, idéaliste, toujours en marge, il était parti faire le tour du globe en bateau, pour finalement revenir en Suisse et ne jamais vraiment trouver sa place dans cette société matérialiste. «Le monde est une flaque de merde» selon ses propres mots. Son départ trop jeune est mal vécu par ses proches, portant un certain déshonneur sur cette famille bourgeoise et quelque peu coincée, mais surtout par ses amis qui se sentent abandonnés par leur idole.

Au début du roman, tout ce petit monde est donc réuni aux funérailles de Kob. Au fil des chapitres, nous les retrouvons, concernés (ou pas) par le sort du chien laissé par le jeune homme, la prunelle de ses yeux nommée Patate. Et Patate ne fait pas l’unanimité, avec son regard méchant et sa tronche particulière. Le narrateur se retrouve avec la bête sur les bras, contraint et forcé, et ce n’est vraiment pas le moment idéal pour lui! C’est qu’il est occupé le pauvre : entre ses postulations pour le chômage, les démarches pour monter sa start-up (enfin, il essaie de s’en convaincre) et le fait qu’il squatte chez sa grand-maman qui a un emploi du temps aussi très chargé, il n’a ni le loisir ni l’envie de s’occuper de ce chien encombrant. Il tente alors de refiler Patate autour de lui, ce qui nous fera faire le tour de sa famille et vivre des anecdotes truculentes nous dévoilant une galerie de personnages plus atypiques les uns que les autres.

Avec une plume au style direct, des dialogues cocasses et des situations décalées, Marie Beer a su brosser une histoire détonante et pleine d’humour. Sous couvert de franches rigolades, l’auteure propose entre les lignes une réflexion sur la vie et la place qu’on y occupe, ainsi que sur les relations aux autres et les liens familiaux parfois franchement dysfonctionnels. Petit livre sans prétention, Patate chaude m’aura offert un excellent moment de lecture et m’aura fait rire de bon cœur.

En résumé

Un roman savoureux et drôle ! Une belle surprise que je vous recommande !

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A propos de l’auteure du roman

Née à Genève en 1988, Marie Beer écrit depuis son adolescence. Après des études de lettres et de violon, elle écrit pendant quelques années pour la presse culturelle romande. Elle se dirige ensuite vers le théâtre et fonde en 2014 avec des amis artistes La Compagnie du Canard qui danse. Elle a déjà publié plusieurs livres et pièces de théâtre, et remporté des prix littéraires, notamment le Prix de la Société Genevoise des écrivains en 2021 avec la pièce L’Imposteuse ou encore le Prix Hentsch décerné par l’Université de Genève pour le roman Le Naufragé.

A propos du livre

Éditions Encre Fraîche
Genève, octobre 2023
171 pages




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