Chesa Seraina – Fanny Desarzens
Quatrième de couverture
«D’abord j’ai été très triste. Et puis c’est parti, je me suis habituée. Mais je pense que ça a abîmé ce que j’avais de cœur à ce moment-là »
Une jeune femme se perd dans sa vingtaine. Un jour, des souvenirs lui reviennent ; ceux d’une enfance brisée par l’incendie de Chesa Seraina, sa maison. Le feu a fait disparaître la mémoire du lieu ; elle décide de reconstruire ce que les flammes ont anéanti.
Mon avis
La vingtaine, Elena vit dans un studio d’une ville anonyme de Suisse romande. Sa vie est très tranquille, ses semaines sont rythmées par son travail comme caissière dans un vieux cinéma, quelques marches, et le traditionnel repas du dimanche chez ses parents, en compagnie de sa sœur et son beau-frère. Son seul vrai ami, Jean, est parti s’installer au Canada récemment. Ils s’écrivent très régulièrement des lettres manuscrites où ils se racontent, se dévoilent.
Au début du roman, Elena ressent comme une lourdeur indescriptible. Des souvenirs remontent à elle, d’abord le chien de son enfance et puis la maison familiale, Chesa Seraina, baptisée ainsi en hommage à la grand-mère originaire d’Engadine. Cette « maison sereine » qui a brûlé alors que les deux filles étaient encore jeunes et qui a bouleversé la vie de la famille, les forçant à s’installer en ville, se coupant ainsi de leurs amis. Un jour, elle retourne sur les lieux et rien n’a bougé. Sur un coup de tête, la jeune femme décide de tout plaquer : son appartement, son travail et retourne vivre chez ses parents et se décide à retaper la maison. Elle s’entoure alors de deux employés de la scierie du village qui l’aident et deviennent des amis. Elena apprend énormément de techniques sur la rénovation mais surtout elle en apprend beaucoup sur elle-même, comme si cette reconstruction était aussi une renaissance pour elle…
A l’instar de Galel, son premier roman, Fanny Desarzens fait usage ici encore de phrases courtes et percutantes, et d’un discours épuré, écrit à la première personne et au présent. Malgré cette apparente simplicité de plume, il ressort des mots de la jeune auteure une force incroyable et une beauté saisissante difficilement exprimables.
Chesa seraina est un hommage à l’amitié, la famille, le passé, l’espoir, la vie qui continue malgré tout, et à la construction et découverte de soi. Tout comme Galel, ce livre m’aura marquée et envoutée et je ne peux que vous recommander de découvrir l’écriture et les univers de Fanny Desarzens.
En résumé
C’est un coup de cœur !
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A propos de l’auteure du roman :
Née en 1993, Fanny Desarzens est diplômée en arts visuels de la HEAD-Genève. Après Galel (2022), Chesa Seraina est son deuxième roman.
A propos du livre :
Genève, janvier 2023
120 pages