Romans,  Suisse

Bitume d’août – Sandra Maeder

Quatrième de couverture

Pierrot et sa mère vivent dans un appartement en périphérie de la ville, au-dessus de l’autoroute au vrombissement incessant qui fait penser au bruit de la mer. C’est le mois d’août, il fait chaud. Des ventilateurs tournent aux quatre coins du salon sans fenêtres. Pierrot observe le poisson qui agonise dans l’aquarium. Il a décidé de dire à sa mère que Pierrot ce n’est pas son nom, mais elle ne l’entend pas. Le poisson lui rappelle un jour d’anniversaire, il y a très longtemps…


Mon avis

Le soleil se lève sur ce matin en apparence ordinaire, mais la journée sera particulière pour le héros et sa mère, petite femme fragile, ridée, qui chante en dormant. Tous les deux vivent ensemble dans un appartement jouxtant l’autoroute, dans lequel le bruit règne. L’homme aimerait réussir à (enfin) parler à sa mère pour qu’elle cesse de l’appeler Pierrot, car ce n’est pas son prénom. Mais la vieille femme semble ne plus avoir toute sa tête et est obnubilée par les préparatifs de la fête d’anniversaire qu’elle veut organiser pour son fils, à qui l’on ne peut pas donner d’âge.

Le roman se déroule sur une journée, avec quelques incursions dans le passé qui mettent en relief un évènement qui a modelé la vie des protagonistes. En ce mois d’août, les personnages souffrent de la canicule, omniprésente tout au long du récit. Cette chaleur colle à la peau, exacerbe les tensions et ralentit les cerveaux. Mère et fils tournent en rond dans leurs gestes et dans leurs pensées, se retrouvant ainsi englués dans les non-dits et blessures respectives.

Les premières lignes nous placent tout de suite dans le vif du sujet. Le passé semble se répéter aux anniversaires de l’homme, mais cette année les choses auront une issue différente. Petit à petit, le drame que l’on devine apparaît plus clairement. Dans ce logement aux allures d’étuve, empli du vacarme assourdissant des voitures et des ventilateurs, un poisson rouge en piteux état est le témoin – comme le lecteur – des échanges stériles entre un fils désœuvré et sa mère mutique.

Prenant la forme d’un huis clos, Bitume d’août offre une histoire donnant le vertige, de laquelle je suis sortie un peu troublée. Après avoir laissé décanté mes impressions, je dois reconnaître que Sandra Maeder a parfaitement su insuffler une ambiance oppressante et une sensation de malaise latent à son premier roman. Force est de constater que l’auteure joue habilement avec les codes du roman psychologique, évoquant la résilience, la culpabilité et la frontière entre folie et réalité, et nous livre ainsi un texte singulier.

En résumé

Un huis clos troublant à l’atmosphère oppressante !

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A propos de l’auteure du roman

Née en 1994 à Genève, Sandra Maeder apprend l’art dramatique au Conservatoire de Genève puis en Pologne. Elle entame ensuite des études en Relations Internationales à l’Université de Genève, tout en poursuivant de développer ses compétences en théâtre et en écrivant ses premières pièces et romans. Elle exerce aujourd’hui divers emplois qui lui permettent de consacrer du temps à son écriture. Bitume d’août est son premier roman publié.

A propos du livre

Éditions Encre Fraîche
Genève, mars 2024
153 pages




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