Witch Hunt – Olivia Gerig

Quatrième de couverture

Alors qu’un couple va y célébrer son mariage, les cadavres de deux adolescents sont découverts sur des bûchers dans la cour du château d’Avully à Brenthonne. La mise en scène macabre rappelle la sombre époque de l’inquisition et de la chasse aux sorcières. Appelée en renfort par le procureur de Thonon, la capitaine Aurore Pellet de la police judiciaire d’Annecy va se lancer dans une enquête difficile, la confrontant aux fantômes du passé, à sa propre condition de femme et aux dérives de la société d’aujourd’hui, aux frontières du virtuel, du réel et du paranormal.

Mon avis

Alors qu’elle pensait profiter de quelques moments avec son amoureux Jules récemment muté à Paris, Aurore Pellet, capitaine de la police judiciaire d’Annecy, est envoyée au château d’Avully à Brenthonne, sur la scène d’un double meurtre. Les corps de deux adolescents issus de familles bourgeoises de la région ont été découverts, disposés sur des bûchers.

Pourtant habituée aux enquêtes sordides, Aurore ressent beaucoup de difficulté à gérer ces meurtres particulièrement atroces. La situation l’épuise tant physiquement que moralement, d’autant que d’autres corps vont venir s’ajouter et que les recherches piétinent un peu. Aidée de ses collègues la capitaine Marion Lefort et le lieutenant Richard Walonsky, ainsi que par des gendarmes et des équipes de Genève, Aurore sillonne la région du Léman et de la vallée de l’Arve sur diverses pistes.

Le titre Witch Hunt fait ici référence à un jeu vidéo élitiste, auquel jouent certains adolescents triés sur le volet, un jeu qui s’apparente à une chasse aux sorcières reprenant les personnages de la Table ronde et les préceptes de l’Inquisition. Comme précisé en préambule, même si les personnages sont fictifs, le roman est basé sur certains faits historiques réels et narre des légendes de la région, comme le pont du diable de St-Gervais-les-Bains ou l’exécution de deux sœurs cordières accusées de sorcellerie en 1715.

Mêlant la réalité, le virtuel et les mystères, Olivia Gerig a écrit une enquête transfrontalière très intéressante et prenante. Witch Hunt se révèle être un polar efficace, macabre, parfois déroutant, mais surtout très addictif. Même si les débuts peuvent être un peu compliqués avec pas mal de personnages et situations à mettre dans le contexte, rapidement l’histoire nous embarque et les pages se tournent très vite jusqu’à la fin qui offre une résolution haletante.

L’auteure genevoise possède une plume très agréable et facile à aborder. Elle parsème le récit de références musicales, dont les paroles collent parfaitement aux chapitres. Les sujets abordés sont originaux et terriblement d’actualité. Le roman pourrait être lu par des jeunes gens accros aux jeux vidéo afin de les sensibiliser aux risques du virtuel. Autre thème central, celui des sorcières et conditions des femmes au travers des siècles, est lui aussi bien amené.

Soulignons que la policière Aurore Pellet est une héroïne récurrente de l’auteure, apparaissant dans ses trois précédents polars, à savoir L’Ogre du Salève (Encre Fraîche, 2014), Le Mage Noir et Les Ravines de sang (L’Âge d’homme, 2018 et 2020). Néanmoins, la lecture de Witch Hunt se fait sans problème sans avoir lu les autres tomes. A noter enfin que le livre est en lice pour le Prix du polar romand 2023.

En résumé

Un polar très efficace aux thèmes originaux !