Une légère oscillation – Clément Baudouin
Quatrième de couverture
Nom d’un chien, qu’est-il venu faire dans cette galère ? Assis immobile des heures durant sur un misérable coussin, à disséquer sa respiration avec l’inflexibilité d’un contre-maître, à suivre les consignes extravagantes d’un instructeur censé le conduire aux portes de la
sérénité…
Cette retraite méditative, Thomas Dutertre ne l’avait pas vraiment choisie. Depuis que les mercenaires du lean management l’avaient jeté dans les bras du burn out, ce cadre de l’Agence nationale de l’emploi se traînait comme une épave à la maison… En arrivant au centre Vipassana, il ne se doutait pas qu’une rencontre inattendue l’amènerait à emprunter une autre voie vers l’apaisement.
Mon avis
Quand notre héros, Thomas Dutertre, débarque dans cette retraite de méditation, il n’est pas dans les meilleures dispositions pour en apprécier tous les bienfaits. Et cela ne va pas tellement s’arranger au fil des jours. Il prend cette expérience très à la légère (ayant été un peu poussé par sa femme à y prendre part), critiquant tout le séjour de bout en bout, ainsi que les autres participants qui en prennent pour leur grade. Très acerbe, moqueur, voire désagréable, le personnage de Thomas ne se fait pas d’amis. Cela occasionne quelques scènes un peu drôles mais finalement relevant un côté assez pathétique chez le narrateur, à mon sens.
Alors oui, tout s’explique : l’homme est en souffrance, on peut mieux le comprendre une fois qu’il a longuement posé ce qui l’a amené là, à savoir sa descente aux enfers à cause de son job et son burn out. L’auteur en profite d’ailleurs pour nous livrer une satire très vive du système managérial à la mode, fait de méthodes de travail déshumanisées et productivistes à outrance, qui poussent les employés jusqu’à l’épuisement.
Un roman court (160 pages) qui se lit très rapidement mais qui m’a laissée sur ma faim. Certes la fin nous régale d’une surprise assez jouissive mais le reste du roman aurait pu être plus développé. De plus, la plume m’a un peu décontenancée, notamment avec l’utilisation régulière de mots très pompeux, donnant des contrastes étranges dans le style de l’ouvrage.
En résumé
Une lecture agréable mais en demi-teinte pour moi…