Romans,  Suisse

Sixième Suisse – Federico Rapini

Quatrième de couverture

Dans la petite ville de Berthoud (BE), Jonas et son groupe d’identitaires veulent sauver la civilisation occidentale.

Dans les bureaux de la Maison Blanche, une équipe surmenée tente de survivre aux lubies d’un président américain caractériel.

Et à New Burgdorf (USA), le comité d’action Sixième Suisse s’apprête à fêter l’Indépendance Américaine à sa façon.

Rajoutez le réseau social GhiG et le jeu de massacre peut commencer. Mais qui va y rester?


Mon avis

Juin 2022. Des inondations dans la Corne de l’Afrique et au Sri Lanka créent une vague de réfugiés climatiques. Le gouvernement suisse décide d’accueillir des migrants dans quatre centres, à Zurich, Bâle, Genève, quant au dernier il s’agira de transformer le Weisses Kreuz, un hôtel-restaurant à l’abandon non loin de Berthoud (Burgdorf en allemand). Dans cette petite ville de l’Emmental, Jonas Schmidhauser, 24 ans, est le chef de Honneur et Patrie, un groupe aux idées très tranchées sur les questions d’immigration notamment. Avec ces principaux membres, ils décident de monter une action pour contrer le projet de ce centre.

Au même moment, de l’autre côté de l’Atlantique, dans l’état de Rhode Island, la bourgade de New Burgdorf vit une fête nationale du 4 juillet des plus mouvementées. La maire démocrate de cette cité balnéaire fondée par des colons suisses au XIXe siècle, Gene Yard, est interrompue dans son discours par une annonce d’un comité inconnu, se faisant appeler Sixième Suisse et exigeant des États-Unis que la commune soit rattachée à la confédération. Tout ceci n’est pas du tout au goût du président Gus Kolven. Républicain pur jus, baron de l’immobilier, lanceur de posts assassins sur le réseau social GhiG, ce chien fou sème une zizanie pas possible dans tout ce qu’il entreprend. Son équipe à la Maison Blanche doit rattraper tant bien que mal les pots cassés et gérer les innombrables crises afin d’éviter les scandales.

Pour son premier roman, Federico Rapini frappe fort. Avec une plume brute de décoffrage, un langage familier et un ton résolument irrévérencieux, il dégaine une histoire coup de poing et aborde des thèmes actuels et brûlants. De prime abord, on pourrait penser que le scénario, riche en rebondissements rocambolesques et en personnages explosifs et caricaturaux, est une farce tragi-comique, mais au regard de l’actualité, l’auteur grossit à peine le trait. En témoignent notamment les passages avec le président Gus Kolven, dans lesquels on tire rapidement un parallèle avec un certain ancien dirigeant bien connu…

Sixième Suisse navigue dans l’univers des extrémistes, voulant défendre leurs convictions à tout crin, et dans ces luttes politiques, voire intestines, pour le pouvoir. Le journaliste signe une critique bien sentie de notre société, polluée par les fake news et autres manipulations de masse. A coup de provocations putrides et racoleuses, la démocratie vacille dans cette ère des réseaux sociaux. Cette satire du monde actuel s’avère être un récit très divertissant, et ce beau bébé de 640 pages se lit avec beaucoup d’intérêt.

En résumé

Une critique sociétale et politique décapante !

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A propos du livre

Editions Romann
Lausanne, juillet 2024
640 pages



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