Polars, thrillers,  Suisse

Le trouble – Anne-Frédérique Rochat

Quatrième de couverture

Armelle fabrique des prothèses oculaires en verre, dans un atelier accolé à sa maison. Un matin, alors qu’elle se promène, elle croit voir son mari traverser la rue de la Clef pour se rendre dans une impasse. Mais comment est-ce possible ? Il est censé se trouver à son travail à l’autre bout de la ville. Est-elle victime d’une hallucination ?

S’agit-il d’un sosie, d’un jumeau caché ? Ou la vérité est-elle plus dérangeante ?


Mon avis

De retour du marché après quelques emplettes, Armelle aperçoit son mari Léonard qui se glisse dans une impasse, non loin de leur domicile. Même si elle cherche à se rassurer et à balayer l’idée de sa présence ici à cette heure de la journée, c’est curieuse mais tendue qu’elle va tout de même vérifier là où elle l’a vu se diriger. Dans cette ruelle sans issue, elle se heurte à un hôtel désuet et à une petite maison discrète, mais ne trouve pas son mari… Mal à l’aise, elle rentre chez elle, et accueille néanmoins avec le sourire une nouvelle cliente. Dans son antre au fond du jardin, Armelle exerce le métier d’oculariste, confectionnant de manière artisanale – fait rare de nos jours – des yeux de verre, activité qu’elle rêvait de pratiquer suite à la découverte fascinante de la prothèse de son grand-père.

Avec ce cadre posé, le lecteur voit immédiatement qu’une ambiance singulière entourera le récit. Le titre du livre est parfaitement choisi, car le trouble c’est le sentiment que l’on ressent en découvrant l’histoire d’Armelle, un trouble délicieux et intrigant, qui colle à la peau.

Les descriptions de la vie quotidienne de ce couple bien établi fait penser à une bonne entente, une existence calme, en apparence ordonnée et sans surprises. Néanmoins, au fil des pages ce tableau laisse place à une ombre inquiétante qui monte en puissance, l’atmosphère devient de plus en plus oppressante, les mensonges s’accumulent et on ne sait franchement pas où va nous conduire le scénario.

Les questionnements de l’épouse, tout comme les nôtres, sont légitimes. Démêler le vrai du faux et arriver à la vérité percutante est jubilatoire, Anne-Frédérique Rochat sachant savamment semer le doute dans les esprits. Une sensation déjà vécue lors de ma lecture d’un précédent roman de l’auteure, Longues nuits et petits jours (Slatkine, 2021), confirmant le don de la comédienne vaudoise à livrer des récits originaux et perturbants.

En résumé

Une histoire délicieusement troublante et oppressante !

*****************************

A propos du livre

Editions Slatkine
Genève, août 2024
142 pages



,

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.