Romans,  Suisse

Oublier Gabriel – Karine Yoakim Pasquier

Quatrième de couverture

Vevey, Suisse, 2001. Louise rentre au lycée où elle rencontre Gabriel. On la retrouve aujourd’hui, alors qu’elle s’est « dépossédée » de la Suisse. En étude à Milan, elle apprend que sa meilleure amie va se marier. Le texte se construit sur le ressouvenir de la génération qui était au lycée durant le 11 septembre. Entre aujourd’hui et avant, les chapitres s’enchaînent pour dérouler une intrigue aussi haletante que tragique.

Elle avait dix-sept ans. Il en avait presque dix-huit. « Ils étaient aussi âgés que l’Univers ». D’amours adolescentes en agression xénophobe, et d’affrontement en bande, on remonte le temps pour comprendre le fil des événements: un chalet de sous-officiers brûle, un meurtre, un suicide, en lien direct avec le mariage.


Mon avis

Pensant lire au départ un roman sur un amour d’adolescents, l’histoire se révèle beaucoup plus complexe et tragique qu’il n’y paraît. Les éléments sont très bien amenés : Karine Yoakim Pasquier nous livre les évènements par petites touches, entre flashbacks et présent. Le lecteur est plongé dans la vie de ces jeunes, entre l’école, les relations naissantes, l’insouciance mais aussi la violence et le poids de leurs erreurs qui auront de graves répercussions.

Karine Yoakim Pasquier, expatriée comme moi, décrit très bien le sentiment de Louise, qui revient dans sa région natale après des années. Elle retrouve la Riviera vaudoise et ses amis, et évoque le fait de construire sa vie à l’étranger, d’avoir d’autres habitudes, d’être un peu en décalage face à ceux qui sont restés.

Ce premier roman m’a énormément plu et j’en suis ressortie chamboulée : la vie de Louise m’a touchée, ainsi que le courage dont elle fait preuve pour affronter son passé. Les événements se déroulant dans la jeunesse de nos héros et le fait de constater comment certains actes peuvent tout faire basculer m’a également remuée. Étant de la même génération que l’auteure, bon nombre de références m’ont replongée dans ces années 2000, et dans certains lieux, ce qui était troublant mais agréable.

Une belle nostalgie m’a envahie tout au long de ma lecture et je serais encore bien restée avec Louise et les autres pour savoir ce qu’ils devenaient après les révélations des dernières lignes ! En effet, la fin peut paraître un peu abrupte mais elle laisse aussi le loisir au lecteur d’imaginer sa suite…  


En résumé

Un premier roman très abouti et remuant, que je vous recommande vivement !

Informations

Editions Torticolis et Frères

Suisse, mars 2022

350 pages



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