Le printemps peut-être – Léna Furlan

Mon avis

Ada, la narratrice, travaille dans une boutique de sacs, un job alimentaire décroché après un bachelor en sciences sociales – qui ne lui a guère plu –, en attendant de savoir vers quelles autres études elle aimerait s’orienter ensuite. Cette pause est également vue comme une occasion de réfléchir à ses projets.

Le monde d’Ada tourne énormément autour de sa sœur Anna. Si elles sont nées un 25 mai, elles ne sont pas jumelles, Ada étant l’aînée de deux ans. Elles passent beaucoup du temps ensemble (trop peut-être ?), soit chez l’une soit chez l’autre. On comprend vite qu’un drame est survenu, un événement qui les lie pour toujours, mais dont elles évitent soigneusement de parler. Sans cesse ramenée dans le passé, Ada s’accroche aux gestes de sa routine mais ressent malgré tout le besoin de poser des mots sur ce trauma qui l’a marquée au fer blanc.

Diplômée de l’Institut littéraire suisse, âgée d’à peine 25 ans, Léna Furlan rentre dans la cour des grands avec ce premier roman. Dans ce récit sensible empreint d’émotions brutes, elle raconte la violence dans le couple, les traces indélébiles, les secrets délétères et les relations tantôt fusionnelles tantôt étouffantes entre deux sœurs.

Au travers de chapitres ramassés et de descriptions parlantes, la jeune écrivaine fait montre d’un sens inné de l’observation et d’une plume aérienne, précise. Tout en poésie et nostalgie, elle croque ces scènes de la vie quotidienne, ces moments anodins qui en font la richesse et qui nous ancrent dans le présent.

En résumé

Un superbe premier roman !