Polars, thrillers,  Suisse

Le cahier d’Anthéa – Marie Javet

Quatrième de couverture

Anthéa, fille d’un industriel aisé, et Éléonore, la fille de sa professeure d’anglais, grandissent ensemble dans les années suivant la Grande Guerre. Mais au fur et à mesure que les années passent, une rivalité croissante s’établit entre elles, jusqu’à ce qu’Anthéa décide de rejoindre la capitale pour poursuivre son rêve: une carrière au théâtre.

Dans les Paris des années 30, Anthéa découvre l’amour et l’ambition. Après des débuts difficiles, le succès est enfin au rendez-vous. La jeune femme en oublie sa rivale, mais celle-ci l’a-t-elle oubliée ?


Mon avis

Née en 1912, Anthéa Lenoir connaît une enfance chahutée. Ses deux frères aînés décèdent au combat lors de la première guerre mondiale. C’est ensuite au tour de Rowena, sa mère originaire de Grande-Bretagne, de mourir prématurément, alors qu’Anthéa n’a que 6 ans. Sa seule famille se résume alors à son père, fondateur et directeur d’une filature de tissus prospère, souvent absent pour son travail, mais elle peut compter sur les fidèles employées de maison.

L’équilibre sera de courte durée. Afin de maintenir le niveau d’anglais de sa fille, le père engage Nancy, une Britannique rigide et peu avenante, qui a une enfant de l’âge d’Anthéa. Elles ne font pas connaissance tout de suite, Éléonore souffre d’une santé fragile et d’asthme et sa mère préfère la protéger des virus en la retenant recluse dans le cottage attenant à la grande demeure. À l’été 1922, alors qu’elle s’ennuie ferme pendant les grandes vacances, Anthéa fouille dans la bibliothèque de son père et découvre les écrits de Racine. C’est le coup de foudre ! À partir de ce moment, elle vit pour l’amour du théâtre, dévore des pièces et se prend pour une actrice dans sa chambre.

Les deux fillettes finissent par se rencontrer à la fin de ce même été. Son état de santé s’étant amélioré, Éléonore peut enfin aller à l’école et se retrouve dans la même classe qu’Anthéa. Et voilà que débutent les ennuis. Une certaine jalousie commence à poindre, et d’autres évènements à la maison mettent de l’huile sur le feu. Personne ne semble voir ce qui se trame entre elles…

Après son baccalauréat, Anthéa se met en quête de sa propre vie, mue par une volonté farouche de s’émanciper de son milieu et de son père protecteur. À l’occasion, nous partons avec elle dans le Paris des années 30, au cœur du milieu bohème des artistes, dans une ville et dans une société en proie à de grands bouleversements sociaux. Le contexte temporel s’avère très intéressant, Marie Javet nous fait traverser ces années particulières, cette époque fourmillante de l’entre-deux-guerres, période empreinte de liberté, mais aussi gangrénée par la crise, l’instabilité politique et la montée des idéologiques extrémistes en Europe.

Dans ce roman psychologique, Marie Javet déroule l’histoire d’Anthéa, jeune fille de bonne famille, qui grandit dans la passion du théâtre. Elle traverse une enfance choyée en apparence, mais c’est sans compter les tensions entre les deux gamines, des rivalités enfantines au départ, se transformant peu à peu en quelque chose de bien plus retors et pervers.  

Entre secrets enfouis et coups tordus, la vie d’Anthéa ne sera pas un fleuve tranquille, en témoignent les nombreux événements inattendus qui jalonnent le récit. L’intrigue devient petit à petit machiavélique, accompagnée d’une tension montant crescendo qui a su me ravir ! J’ai retrouvé avec un immense plaisir la plume de Marie Javet, une auteure dont j’apprécie beaucoup le travail et qui sait nous transporter dans des univers sombres et dans la tête de personnages torturés. Et que dire du dénouement bluffant ?

En résumé

Une histoire noire et machiavélique à découvrir !

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A propos du livre

Editions Plaisir de Lire
Lausanne, septembre 2024
296 pages



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