L’effet papillon – Jussi Adler-Olsen
Quatrième de couverture
Si William Stark n’avait pas été intrigué par un SMS envoyé du Cameroun, René Ericksen, son boss au Bureau d’Aide au Développement, n’aurait pas été obligé de se débarrasser de lui. Si Marco, un jeune voleur gitan n’avait pas trouvé refuge là où le cadavre putréfié de Stark végète depuis trois ans, son oncle, chef d’un réseau mafieux, n’aurait pas lancé ses hommes à ses trousses à travers tout Copenhague pour l’empêcher de révéler à la police l’existence de ce corps qu’il a enterré de ses propres mains…
Pour stopper cet engrenage de la violence, l’inspecteur Carl Mørck et l’équipe du Département V doivent retrouver Marco !
Mon avis
René E. Ericksen, responsable du bureau de coordination des aides humanitaires danoises, est dans une fâcheuse posture. Une crise bancaire risque de mettre à mal ses économies, la banque dans laquelle il a des actions risque la faillite. Avec l’aide d’un ancien camarade y travaillant, ils doivent réagir pour ne pas tout perdre. Dans le même temps, Ericksen doit faire face à un de ses employés, William Stark, fonctionnaire consciencieux, qui remarque des irrégularités dans la gestion d’un projet au Cameroun…
Membre d’un clan de gitans, Marco, 15 ans, vit sous la coupe de Zola, chef mafieux incontesté. Avec d’autres enfants, ils sont arrivés d’Italie, sont peu (voire pas) éduqués, et passent leur temps à voler les gens dans le centre ville de Copenhague. En fin de journée, ils rentrent tous dans le pavillon de banlieue qui leur sert de base, une maison et une famille en apparence bien sous tous rapports, mais derrière les rideaux, une toute autre réalité règne. Marco est un gamin intelligent, il veut s’en sortir. Zola l’a bien compris et voit en lui une menace. Un soir, à la faveur d’une bagarre, le jeune homme part précipitamment du foyer. Dans sa fuite il fait une macabre découverte dans les bois non loin de leur logement. S’engage alors une course-poursuite dans les rues de la capitale danoise. Livré à lui-même, Marco doit échapper à Zola et à sa bande qui sont à ses trousses et veulent sa peau.
La belle-fille de William Stark cherche désespérément à savoir ce qui a pu lui arriver, l’homme s’étant volatilisé il y a maintenant plusieurs mois. Le cas atterrit sur le bureau de Carl Mørck. Depuis quelques années, il dirige le Département V, en charge des cold cases – les affaires non classées. Il a hérité de petits locaux dans le sous-sol du commissariat principal et d’une équipe de prime abord peu conventionnelle, mais qui s’avère être volontaire, inventive et efficace, et pouvant se targuer d’un taux de résolution très honorable.
Dans ce cinquième tome, Jussi Adler-Olsen nous plonge dans le monde obscur des missions humanitaires, de l’argent bien trop souvent détourné, mais ne néglige pas non plus de critiquer les institutions du Danemark et la précarité et la violence des rues de Copenhague au travers du destin de ces enfants entrainés à mendier et à détrousser les passants.
Série scandinave phare, les enquêtes du Département V ne sont pas forcément très palpitantes, et tirent souvent en longueur, Jussi Adler-Olsen aimant rentrer dans les détails et livrer de longs romans (656 pages pour le présent tome). Mais ces intrigues bien ficelées se laissent lire avec grand plaisir. À mon sens, l’attrait principal de cette saga réside surtout dans les personnages attachants. Entre Carl le flic à fleur de peau à cause d’une ancienne affaire, Assad le petit assistant immigré aux métaphores très imagées et aux expressions bancales, et Rose la punk décalée aux comportements imprévisibles, cette équipe est haute en couleurs et pleine d’humour. Au bout de cinq tomes, l’on ignore encore beaucoup choses sur eux, l’auteur ménageant son suspense pour les cinq tomes restants, et me donnant envie de lire la suite.
Pour information, voici l’ordre de lecture de la série complète :
1) Miséricorde
2) Profanation
3) Délivrance
4) Dossier 64
5) L’effet papillon
6) Promesse
7) Selfies
8) Victime 2117
9) Sel
10) 7m2
En résumé
Une enquête bien menée et des personnages toujours aussi attachants !
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A propos du livre
Editions Albin Michel
Paris, janvier 2015
656 pages
Traduit du danois par Caroline Berg