La fille aux abeilles – Monique Rebetez
Quatrième de couverture
Léo, orphelin depuis la mort brutale de ses parents, a 7 ans lorsqu’il quitte la cité pénitentiaire où travaillait son père.
Trente ans après, mandaté par son bureau d’architecture, il y revient.
Dans sa maison d’enfance abandonnée, il trouve une photo et un ruban. À partir de ces deux indices, Léo tente de reconstruire le puzzle de sa vie. C’est en Sicile qu’il va trouver les pièces manquantes.
Mon avis
Léo n’a que sept ans lorsqu’il perd ses parents à quelques heures d’intervalle dans de tragiques circonstances. Trois décennies plus tard, alors qu’il est chargé d’un projet d’urbanisme visant à transformer les lieux où il a grandi, Léo replonge dans ses souvenirs d’enfance et fait une découverte. Entre les pages d’un cahier de tricot et de recettes de sa mère, il tombe sur un article traitant des exploits d’un certain Giovanni Matassa, alpiniste ayant effectué six ascensions sans oxygène dans l’Himalaya. Ne sachant rien de lui ni des liens qu’il entretenait avec sa mère, le jeune homme se met alors en quête de le retrouver, présageant que cette rencontre sera la clé pour comprendre le décès de ses parents…
Très jeune orphelin, la perte de ses parents aura profondément marqué Léo, impactant sa construction en tant qu’adulte. A près de quarante ans, divorcé et père d’un petit garçon, il vit toujours en collocation avec des amis. La coupure de presse gardée par sa mère sera un déclic, et c’est en Sicile que ses recherches le mèneront. Lorsqu’il débarque de son Jura natal sur l’île méditerranéenne, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il éprouvera un choc. Entre la chaleur ardente, les immeubles délabrés, les quartiers livrés aux squatteurs, les zones de non droits, les voitures brûlées dans les champs et les ordures, Palerme ne se révèle pas des plus attirantes de prime abord. Ville décadente à la splendeur passée, la cité se dévoile petit à petit : multiculturelle, ambivalente, étonnante, violente. Au passage, Monique Rebetez nous en apprend davantage sur Cosa Notra, la mafia locale, et sur ces courageux commerçants qui se fédèrent autour de l’association AddioPizzo (littéralement « Adieu pot-de-vin ») pour lutter contre le racket organisé.
En pistant Giovanni, Léo fera des rencontres déconcertantes, et grâce à certaines personnes, il accédera à son souhait de connaître enfin cet homme mystère, qui changera son existence. Si le thème des secrets de famille qui bouleversent des vies peut sembler usé jusqu’à la corde, en dévoilant les évènements par petites touches, grâce notamment à retours en arrière, l’auteure jurassienne a su conter une histoire bien construite et pleine de sensibilité. Une atmosphère envoûtante se dégage de ce roman, sans doute due au dépaysement bienvenu apporté par la touche italienne.
Sous le soleil sicilien, la vérité finira par éclater, douloureuse mais nécessaire. La fille aux abeilles aura été pour moi un récit sur les liens familiaux et sur l’amitié très touchant et émouvant.
En résumé
Un très beau roman sur la quête de soi et de ses origines !
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A propos de l’auteure du roman :
Née en 1959, jurassienne d’origine, Monique Rebetez a exercé les activités de secrétaire, verrière d’art, correspondante de presse. Elle est aujourd’hui correctrice et formatrice auprès de migrants notamment. Après Passage de la Déroute (Ed. Favre, 2018), La fille aux abeilles est son deuxième roman.
A propos du livre :
Éditions Favre
Lausanne, août 2023
192 pages