La femme du général – Michel Chevallier
Quatrième de couverture
Août 1914 : dans une république qui élit ses généraux, un officier supérieur appelle la guerre de ses vœux, car ainsi il pourra être nommé à la tête des armées.
Pendant qu’il manœuvre pour être choisi et se laisse aller à son mépris sans limite de ses contemporains, sa femme subit les avances de son confesseur et son fils est appelé sous les drapeaux.
Un monde s’écroule pour qu’un homme puisse s’élever.
Mon avis
Eté 1914, dans un pays d’Europe centrale jamais nommé – mais nous devinons la Suisse – un haut gradé s’imagine organiser une parade militaire dans la capitale, un défilé qu’il souhaiterait fastueux et grandiose, à l’image de son pays et de son armée, et à la hauteur de son égo démesuré. Colonel, le protagoniste principal rêve d’accéder au titre de général mais ce grade est uniquement accordé pendant une guerre. Alors quand un conflit mondial gronde aux frontières de l’état, il jubile et y trouve l’opportunité de sa vie.
Ayant su manœuvrer habillement le parlement pour arriver à ses fins, il est finalement élu général et jouit de son nouveau statut. Personnage très ambivalent et consumé par son ambition, il éprouve le besoin de se confier dans deux carnets : dans le premier il dévoile ses vrais sentiments de manière crue et honnête et montre son vrai visage, et dans le deuxième il lisse les aspérités, tente d’être politiquement correct au cas où l’on tomberait sur ses écrits.
Constance, la femme du général, dévoile ses états d’âme au Père Agnès, le confesseur que son mari lui a mis entre les pattes. Mais l’homme d’église se révèle vite être un être trouble. Comme tant d’autres soldats, Ambroise, le fils du couple, est mobilisé pour surveiller l’arrivée de potentiels envahisseurs, et cela déprime énormément sa mère de le savoir loin et aux prises à un potentiel conflit. Elle commence alors à en vouloir à son mari, qui n’entend pas ses souffrances, trop occupé à nourrir ses aspirations de grandeur.
Librement basé sur l’histoire d’Ulrich Wille – général suisse durant la première guerre mondiale – Michel Chevallier a sans aucun doute également puisé son inspiration de son expérience personnelle en tant que journaliste et rédacteur ayant évolué dans le monde des puissants et côtoyé de nombreux hommes politiques.
Grâce à des chapitres très courts, ce roman évoque l’égo surdimensionné d’un homme de pouvoir et les conséquences sur son entourage. Avec une écriture recherchée, l’auteur manie les belles tournures avec aisance, quitte à livrer à mon sens un récit parfois exigeant.
En résumé
Un roman atypique sur les dérives d’un homme aveuglé par sa mégalomanie !
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A propos de l’auteur du roman
Baby-boomer né à Genève, Michel Chevallier a travaillé comme journaliste de presse écrite avant de rédiger des discours pour le gouvernement genevois. Il est ensuite devenu auteur à son compte. En 2020 il publie Rome est une femme, puis La femme du général en 2023.
A propos du livre
Éditions L’Harmattan
Paris, novembre 2023
212 pages
2 Comments
Fattorius
Bonsoir Rebecca! Ce livre fut une bonne lecture pour moi aussi, avec des impressions semblables, entre ce personnage de général toxique et le Tartuffe qui sert de confesseur à Constance, bien seule à garder la tête froide dans cette histoire.
Bonne semaine à toi!
T'as où les livres ?
Merci Daniel pour ton commentaire, tu as bien résumé l’histoire aussi 😉
Bonne semaine et bonnes lectures !