La crucifiée de la Verguenaz – Michel Niquille
Quatrième de couverture
Joseph Bertot, fermier sur les hauts de Vaulruz, découvre un corps crucifié sur la porte de sa grange. Suspect numéro un, son passé de légionnaire sera son talon d’Achille dans cette épineuse affaire. Un vétérinaire local, adepte du clonage bovin, ajoutera du sel à cette énigme, tandis que le juge Gremion et le commissaire Ruffieux tenteront de la résoudre, avec la complicité involontaire de Geneviève Berra, la greffière libertine.
Mon avis
Dès les premières pages, Michel Niquille frappe fort : le cadavre d’une femme (crucifiée, éventrée, écartelée) est retrouvé sur la porte de la ferme de Joseph Bertot, à Vaulruz, dans le canton de Fribourg. Dans ce deuxième tome des enquêtes du commissaire Ruffieux et du juge Gremion, l’intrigue nous fait faire un bond dans le temps, en 1988.
Avec son passé hors du commun, une carrière dans la Légion et son choix d’élever des vaches Simmental contrairement à ses camarades du coin, le fermier Bertot a toujours attiré les regards et les commentaires des habitants de Vaulruz, paisible commune rurale fribourgeoise. Mais les commérages n’ont aucune prise sur lui. Agriculteur solitaire n’ayant que pour seuls amis le facteur et le gendarme, Bertot vit tranquillement sur les hauteurs du village, heureux de s’occuper de son bétail. Non loin, Vincente Nobile fait également jaser : vétérinaire aux méthodes peu conventionnelles dans l’implantation d’embryons, il aspire à créer une vache laitière idéale capable de fournir plus de lait, et s’est mis passablement de monde à dos dans la région bulloise.
A l’image de ses autres polars, Michel Niquille brosse ici des personnages tourmentés et aime évoquer le milieu campagnard fermé, ainsi que la petite bourgeoisie locale, se voulant bien sous tous rapports et donnant des leçons. La communauté de Vaulruz ne semble pas échapper à la règle avec ces citoyens intransigeants, adeptes des préjugés et marqués par la religion.
La crucifiée de la Verguenaz s’avère être une enquête épineuse qui donnera encore une fois du fil à retordre à nos deux héros. Au fil des tomes, nous apprenons à mieux connaître le commissaire Ruffieux, le juge Gremion et la fameuse Geneviève libertine, l’auteur dévoilant davantage d’informations sur leurs personnes et sur leur vie.
Adepte du format ultra condensé, l’auteur fribourgeois a trouvé sa marque de fabrique avec des chapitres courts, des histoires qui se déroulent en peu de pages. Cela se révèle être un atout certain pour un polar : le rythme est soutenu, l’intrigue ne traîne pas en longueur et le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer. Pour autant, la construction tient parfaitement la route et cette économie de mots et de descriptions ne se fait ni au détriment de la qualité de l’écriture, ni de la complexité de l’affaire à résoudre.
En résumé
Une très bonne enquête, rondement menée !
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A propos de l’auteur du roman
Né en 1953, Michel Niquille est domicilié à Bulle et consacre son temps à la promotion du bois et à l’activité d’écrivain public. En 2017, il publie son premier roman Poker d’As sur Pérolles, puis Coucherie au Guintzet (2019), Du sang sur le Moléson (2018), La Crucifiée de la Verguenaz (2020) et La tête dans la sciure (2022).
A propos du livre
Editions de la Trême
Bulle, avril 2020
126 pages