Romans,  Suisse

Des Êtres presque transparents – Louise Bonsack

Quatrième de couverture

Face à la menace du chaos, une nouvelle technologie promet de rassurer la population : la déréalisation. Pour se protéger des perturbateurs, il suffit désormais de les exclure de la réalité. Le résultat est simple : une société ordrée, traversée de fantômes que l’on peut ignorer avec contentement. Et quand l’écriture est confisquée, tout espoir de changement semble réduit à néant.

Dans ce monde, deux êtres – séparés par un espace infranchissable entre leurs deux niveaux de réalité – tentent de se rejoindre. À l’un, le gouvernement a confié la rédaction du dernier livre ; l’autre se bat pour sortir de l’invisibilité. Bien malgré eux, le sort de l’humanité tient dans la possibilité qu’ils s’étreignent une dernière fois.


Mon avis

Idéaliste, Isen rêvait de parcourir le monde en écrivant des histoires, il devient pourtant (malgré lui ?) le chef du service de l’écriture pour un gouvernement totalitaire, qui à grands coups de nettoyages des bibliothèques privées, restrictions sévères sur l’accès au web et autres interdictions des écrans interactifs, vient à bout des écrits. Après des années de persécutions, cette mission est une réussite, mais il reste au jeune homme à délivrer un dernier ouvrage : un manifeste sur cette révolution.

Non loin de là, trois personnes – une vielle dame, une ancienne journaliste et un étudiant – recueillent une jeune femme se révélant être importante dans la lutte qu’ils souhaitent mener.

Sans mention de temporalité, on devine malgré tout un futur plus ou moins proche. Dans cette société autoritaire, les opposants sont déréalisés et deviennent des êtres presque transparents pour le reste des citoyens (d’où le titre du livre). Ces sans-voix sont le résultat d’un plan gouvernemental visant à réduire au silence certains groupes de gens afin de limiter les catastrophes naturelles et les désagréments liés à la surpopulation.

Avec son histoire singulière et parfois dérangeante, le premier livre de Louise Bonsack ne laisse pas indifférent. Au travers de son atmosphère oppressante et des questions soulevées sur l’avenir de l’humanité et sur les moyens utilisés par l’état tout puissant, ce récit d’anticipation fait froid dans le dos, mais délivre aussi une note d’espoir.

Au fil des pages et de la découverte de ces personnages atypiques, l’auteure lausannoise évoque également la puissance des idéologies (voire utopies), les relations humaines – devenues compliquées dans ce monde divisé –, et le destin d’un homme rattrapé par ses démons et qui voit ses convictions s’étioler.


En résumé

Une dystopie dont on ne sort pas indemne !

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A propos de l’auteure du roman

Née en 1989 à Lausanne, Louise Bonsack enseigne le français et la philosophie au gymnase. Elle partage sa passion pour les mots et la littérature dans des ateliers d’écriture créative Poulpe Fiction à Lausanne. Après deux recueils, Bien peu après (2020) et Révolte (2021), elle publie son premier roman, Des Êtres presque transparents, en 2024.


A propos du livre

Éditions Presses Inverses
Prilly, janvier 2024
256 pages



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