Romans,  Suisse

Cueillir les larmes de la montagne – Manuela Ackermann-Repond

Quatrième de couverture

Psychologue genevoise, Diana se ressource aux abords du lac Majeur, seul lieu où ses migraines lancinantes lui laissent un peu de répit. Antonio, ethnologue réputé, espère accomplir sa mission sur le Vieux Continent avant de rejoindre Quito. À la fin de ses journées de vendeur ambulant, l’amnésique Enero cherche du réconfort auprès de La Perdida, sans savoir qu’un homme au chapeau se lance sur leurs traces, guidé par l’esprit du serpent.


Mon avis

Genève, 2016. Diana, 30 ans, s’apprête à partir quelques jours en vacances. En sortant du cabinet qu’elle partage avec deux collègues, la psychologue démarre une terrible migraine. A pied, sur le chemin vers son domicile, elle fait une halte dans un parc et tombe sur un homme mystérieux, vêtu d’un élégant costume en alpaga et d’un beau couvre-chef. Alors qu’il souhaite lui venir en aide, l’odeur de son cigare fait défaillir la jeune femme, la plongeant dans un état étrange, comme dans une transe. Après cet épisode, Diana part se ressourcer dans la résidence secondaire de sa tante, à Stresa, sur les rives du lac Majeur. Face aux îles Borromées, elle se souvient notamment des étés de sa jeunesse et de sa rencontre avec Federico, un pêcheur…

En parallèle, à Otavalo en Équateur, nous suivons Enero, un amnésique maintenant vendeur ambulant sur les marchés, qui vivote dans une situation plus que précaire. Qui est donc cet inconnu, retrouvé 10 ans plus tôt dans un sale état sur les flancs d’un volcan de la région ? Et que lui veut l’homme menaçant qui apparaît dans son sillage depuis peu ? Et surtout quelle corrélation existe entre lui et Diana ?

Toutes ces questions constituent le fil de cette fiction, dont les éléments sont largement inspirés de tragiques faits réels. Manuela Ackermann-Repond a imaginé un scénario foisonnant, mêlant histoire d’amour, devoirs de mémoire, héritages douloureux, en abordant notamment les guérillas qui ont secoué la Colombie dès les années 60 et les luttes pour les richesses naturelles, la fameuse guerre verte.

L’écrivaine jette des ponts entre l’Amérique du Sud et l’Europe au travers du personnage de Diana et de ses origines atypiques. Les liens entre les protagonistes, demeurant un long moment obscurs, émergent doucement pour livrer une histoire remuante au sujet de familles déchirées, de secrets enfouis, et de l’horreur des conflits, qui jouent un rôle dans la construction de soi et des relations aux autres. En situant une partie de son récit en Colombie et Équateur, l’auteure nous plonge également dans l’univers intéressant des chamans et des savoirs ancestraux menacés, ainsi que dans cette violence devenue malheureusement ordinaire, sur fond de trafics divers et de corruption qui gangrènent l’avenir de peuples entiers.

En résumé

Un roman fort et dépaysant !

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A propos de l’auteure du roman

Fribourgeoise, Manuela Ackermann-Repond met son amour des mots au service des autres, notamment au travers de son activité de relectrice-correctrice et lors d’animations d’ateliers d’écriture. Après La capeline écarlate (2017) et L’âme déracinée (2019), Cueillir les larmes de la montagne (2024) est son troisième roman publié aux Editions Slatkine. Elle a aussi collaboré à des recueils collectifs, entre autres aux Editions Montsalvens, et contribue à la revue L’écritoire.

A propos du livre

Editions Slatkine
Genève, février 2024
224 pages



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