Trois voyages à Potamia (tome 1) – Louis de Saussure
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Quatrième de couverture
Yannis, étudiant à Rome, revient sur l’ile de son enfance pour enterrer sa mère adorée. Avec lui, tout le village de Potamia est en deuil mais qui pourra lui apprendre à vivre dans cette absence ?
Un siècle plus tôt, un tout jeune berger choisit l’honneur face à l’occupation ottomane et doit quitter sa famille. Contraint de s’exiler, il essaie de créer une nouvelle vie loin des siens.
Ce premier voyage à Potamia est un chant de vengeance et de deuil, porté par le vent marin et le souffle du destin.
Mon avis
Dans ce premier tome intitulé « On parle d’abord du vent », Louis de Saussure brosse le portrait de Yannis et de sa famille, laissés hébétés par le départ de la mère, décédée prématurément d’une pneumonie mal soignée. C’est par un jour de pluie que Yannis débarque du ferry à Naxos, son île d’origine, bien calme en cette saison. De retour de Rome où il étudie, il se prépare à vivre des moments compliqués, mais dans ce deuil toutes et tous peuvent compter sur Matias, le prêtre, figure incontournable du village de Potamia.
L’autre partie du livre raconte le parcours d’un jeune berger à la fin du XIXe siècle, ayant dû fuir la Grèce après avoir commis l’irréparable pour l’honneur. Les deux histoires se déclinent en alternance et nous questionnent sur les liens potentiels avec Yannis et ses proches.
Les descriptions nous transportent sans peine sur cette île de l’archipel des Cyclades. L’ambiance insulaire, la lumière, le port, les ânes, l’activité autour de l’église blanche et bleue, et surtout les saveurs et les parfums typiquement méditerranéens viennent cueillir le lecteur et offrent un dépaysement certain. On peut également sentir le poids des mentalités de cette minuscule communauté où les gens se connaissent depuis toujours.
Il est aussi question de la crise économique qui a secoué la Grèce, plaçant tant de gens dans des situations précaires et dans une défiance face aux politiques. L’auteur aborde également les relations tendues depuis longtemps avec les Turcs, ravivant au fil du texte du berger exilé des faits historiques sanglants et pas si lointains.
Le récit est porté par une plume aux envolées lyriques et par une narration particulière, à la deuxième personne, comme si quelqu’un guidait Yannis. Ce procédé met une sorte distance face à la douleur et aux tragédies, tout en conférant un ton original. Ce premier volet laisse planer des mystères, que l’on a très envie de mettre à jour. Bonne nouvelle : les deux prochains tomes paraîtront respectivement en avril et septembre 2025.
En résumé
Un beau roman familial en plein cœur de la Grèce !
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