Glace morte – Walter Rosselli

Quatrième de couverture
Accablés par le poids des années, le Nandou et la Schmied décident de quitter ce monde en s’abandonnant sur la glace comme le faisaient, paraît-il, les vieillards inuits. À défaut de banquise à proximité, ils visent les sommets à la recherche d’un hypothétique glacier ou, du moins, de conditions hivernales plus rudes qu’en plaine. Ainsi débute un périple qui les plonge dans les souvenirs et les réflexions les plus disparates, ponctué de rencontres insolites.
Mon avis
Le Nandou et la Schmied veulent en finir. Âgés, lassés, ils n’ont plus tellement de plaisir à vivre, alors à quoi bon continuer ? Comme les vieux Inuits, ils souhaitent se laisser mourir sur la glace. Ils confient leur projet à leur sœur aînée – qui ne parvient pas à leur faire changer d’avis –, et partent donc un beau jour, bien décidés à aller chatouiller les cimes une dernière fois et à trouver le lieu de leur repos éternel.
Le frère et la sœur grimpent comme des cabris et tiennent une forme olympique pour leur âge. Une certaine routine s’installe, faite d’étirements au réveil, d’un petit café, de beaucoup de marche, de bivouacs à la belle étoile ou dans des refuges, le tout parsemé de pensées et de souvenirs. Ce rythme se répète chaque jour, apportant une cadence singulière et répétitive au récit, mais pouvant presque être rassurante.
Au fil de leur ascension, le Nandou et la Schmied évoquent les endroits qu’ils traversent. Ces moments sont propices à profiter ultimement de la nature, à admirer leur vallée, à deviser sur l’évolution (peu réjouissante) de la région et à livrer des anecdotes sur leur existence et sur des connaissances ou des bergers (souvent disparus). Leur cheminement, d’abord au cœur du village, puis dans la verdure des pâturages, les emmène enfin dans des paysages de plus en plus âpres, minéraux.
En contant le dernier voyage de ces deux vieux, Walter Rosselli donne aussi de la matière à penser à la vie, à la mort et à ce que l’on laisse derrière soi. L’auteur tessinois rend ici un hommage poignant au temps qui passe et à la montagne, grâce à des descriptions saisissantes de réalisme et de beauté.
En résumé
Un texte atypique rendant un bel hommage à la montagne !

