L’écorce du réverbère – Vincent Gilloz
Quatrième de couverture
Deux amis mènent une vie tranquille d’étudiants, animée par des discussions embrumées sur l’art et les relations sociales. Leur histoire prend une tournure inattendue lorsqu’Igor, l’ami du narrateur, lui demande de publier ses poèmes à sa place…
Mon avis
Dès les premières lignes, le lecteur sera forcément perturbé : Vincent Gilloz a écrit L’écorce du réverbère en omettant points, virgules et autres marques de dialogues ! On comprend alors vite l’importance essentielle que peut avoir la ponctuation dans un texte. Cette absence nous force à lire doucement, à peser chaque mot, à placer nous-mêmes le rythme dans la lecture. Cette originalité qui, au départ, peut apparaître comme un obstacle, s’efface rapidement. On se surprend même à ne plus y faire attention après quelques pages.
De plus, ayant craint la sortie de zone de confort face à la densité du style et à l’aspect poétique de l’œuvre, j’ai été surprise de constater que la plume de Vincent Gilloz, certes précise et exigeante, s’est finalement révélée facile à aborder.
Le roman se découvre sur plusieurs niveaux, le récit alternant entre les échanges du narrateur (dont on ignore le nom) avec son ami Igor, les poèmes de ce dernier et des parties entre guillemets, qui se trouvent être les seules concessions de l’auteur à la ponctuation, et dont on saisira la teneur pour le moins mystérieuse vers la fin du livre.
Habité par sa création, lorsque le prolifique Igor demande au narrateur de l’aider à se faire éditer, il ignore l’impact qu’aura cette décision sur la vie des deux étudiants. L’auteur en profite pour apporter une vision critique du monde de l’édition, sur ses travers et sur l’ambivalence pouvant exister entre la volonté des éditeurs et le travail des écrivains.
En résumé
Un roman qui plaira aux amateurs de poésie et de plumes singulières.