Romans,  Suisse

Autoédition – Cédric Comtesse

Quatrième de couverture

Monsieur K. est ce qu’on pourrait appeler un écrivain du dimanche.  Bibliothécaire dans une petite université de province, il consacre son temps libre à la lecture et à l’écriture de romans qui lui permettent  de s’évader de son quotidien aliénant et de la vacuité de son  existence.

Collectionnant les tentatives et cumulant les refus d’édition, il s’apprête à déclarer forfait. Or un tragique concours de  circonstances lui donne l’occasion inespérée de réaliser son rêve le  plus fou : devenir un romancier célèbre. Alors prêt à tout pour assouvir son désir de notoriété et se faire une place dans un  microcosme littéraire sans pitié, monsieur K. révèle une noirceur  insoupçonnée. Jusqu’où ira-t-il pour la gloire littéraire ?


Mon avis

Le narrateur, Monsieur K., occupe un poste dans la bibliothèque d’une université. De son propre aveu, sa vie est d’une monotonie affligeante et son travail plus que plan-plan. La petite cinquantaine, célibataire, sans enfants, ce vieux garçon a une vie réglée comme du papier à musique : tous les jours les mêmes tâches, les mêmes collègues, la même épicerie … Son seul plaisir dans la vie est l’écriture. Chaque soir, il endosse son costume d’écrivain. Sans relâche il écrit, relit, peaufine, pas même découragé par plus de vingt ans de cruelles désillusions à chaque envoi de manuscrit et ces lettres de refus, sèches, impersonnelles, définitives !

Dans cette ville de province, en plein mois de décembre, l’ambiance est neigeuse et plombée. Un mardi soir, dans le club de lecture dans lequel il s’investit beaucoup – en donnant notamment des coups de main à ses acolytes auteurs en herbe – son tour est venu de lire son dernier texte. Mais c’est sans compter une étudiante qui vient lui voler la vedette avec un récit futuriste, au style catastrophique. A la sortie de cette rencontre, un tragique évènement s’ajoute malencontreusement à cette soirée cauchemardesque qui achève de faire sombrer cet homme insignifiant du côté obscur. Ressort alors la vraie personnalité du bibliothécaire. Son rêve d’être enfin publié et d’être le prochain Goncourt lui fait perdre les pédales. Aveuglé par son désir impérieux de devenir un écrivain connu, Monsieur K. franchit alors des limites impardonnables.

Cédric Comtesse a imaginé un scénario poussant à son extrême les tendances récentes du wokisme et de la cancel culture, et laisse entrevoir une vision glaçante de l’avenir. Critique au vitriol de notre société et du microcosme littéraire, Autoédition est un roman concis, agréable à lire, soulevant des questions centrales et dérangeantes, notamment jusqu’où peut-on aller pour satisfaire son besoin de reconnaissance et atteindre son but. L’auteur lance également un pavé dans la mare, en évoquant la tangente inquiétante que prend le monde et en présageant un futur sombre pour notre humanité…

En résumé

Passion dévorante et critique acerbe de notre société au programme de ce court roman !

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A propos de l’auteur du roman

Né à Neuchâtel en 1967, Cédric Comtesse étudie les lettres et le cinéma à Genève. Depuis 20 ans, il travaille à la Radio Télévision Suisse et a réalisé notamment des documentaires sur l’histoire suisse. Son premier roman, Les Filles roses n’ont pas de fantôme, sort en 1998 aux Editions La Baleine. Puis en 2018, il publie en autoédition Chez Saïd.

A propos du livre

Editions Slatkine
Genève, octobre 2023
124 pages



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