Les brumes du Clos du Doubs – Jacques Jeannerat

Quatrième de couverture
Ce récit débute en 1931, dans un petit village du Jura, à un jet de pierre du Doubs. Léon et Marie vivent dans une ferme. Hélène, leur fille aînée, se retrouve enceinte, à l’âge de 14 ans, à la suite d’une relation avec un homme qui a le double de son âge. Les parents de la jeune fille sont profondément bouleversés. Pour son père, c’est plus qu’un scandale : c’est la honte qui s’abat sur sa famille. Il est secoué dans les valeurs chrétiennes auxquelles il croit. Il ne trouve pas d’autres solutions que de chasser sa fille du village. Pour Hélène c’est un véritable traumatisme. Comment va-t-elle faire face à une situation qui la dépasse complètement ? Comment s’en sortira-t-elle ?
Mon avis
À Épauvillers, village du Jura suisse – encore dans le canton de Berne en ce temps-là –, nous faisons la connaissance de Léon et Marie, agriculteurs, parents de six enfants. Nous sommes en 1931 et la vie semble suivre son cours, entre travaux dans les champs et moments à la ferme, à l’église et à l’école, jusqu’à ce que Hélène, leur aînée, tombe enceinte à 14 ans, d’un homme presque trentenaire venant aider sur l’exploitation.
Le déshonneur s’abat sur la famille, la situation est vécue comme un vrai drame ! Que vont dire les gens ? La solution est alors d’éloigner Hélène le temps qu’elle donne naissance à son enfant. A cet effet, la future mère part pour Belfaux, dans le canton de Fribourg, où elle accouchera d’un petit garçon au sein d’une institution tenue par des religieuses, et accueillant des jeunes femmes célibataires enceintes.
L’histoire s’étendant de 1930 à plus récemment, sur trois générations, nous transporte dans le Jura suisse, et plus précisément dans le Clos du Doubs, région de pâturages et plateau agricole proche de la rivière éponyme et de la France. Jacques Jeannerat immerge le lecteur dans le terroir du siècle passé, et conte le quotidien de paysans dans une Suisse pauvre et rurale, et dans une contrée éloignée de tout. Il décrit fidèlement la rudesse des éléments et la réalité campagnarde, entre les soucis de récoltes, les maladies du cheptel, les nombreuses bouches à nourrir, et le travail physique harassant. L’on ressent également bien le poids de la religion, ainsi que celui de la communauté, stricte, mais malgré tout soudée et prête à l’entraide.
Avec une écriture fluide et accessible, émaillée de patois jurassien, et grâce aux portraits de personnages attachants, l’auteur rend un bel hommage à ces générations passées qui n’ont pas connu une existence facile, et surtout à ces femmes fortes, véritables piliers des foyers.
En résumé
Une fresque familiale touchante !

