Le Match du siècle – Philippe Lamon

Quatrième de couverture

Gilles Ganiez est un tennisman à la dérive. Destiné à prendre la relève de Roger Federer et Stan Wawrinka, il excelle davantage à casser des raquettes et à insulter les arbitres dans des tournois de troisième zone qu’à soulever des trophées. Miné par les blessures, les défaites et les problèmes financiers, il songe à prendre sa retraite. Mais un jour, un mystérieux mécène lui fait une offre folle…

Mon avis

Gilles Ganiez, la trentaine, est tennisman professionnel, enfin il essaie de l’être. Classé 368^eau classement ATP, sa carrière n’a pas été un long fleuve tranquille, entre blessures, manque de chance et peut-être aussi de talent. Il végète au fond du tableau, sa copine l’a quitté, il n’a plus un rond, est obligé de vivre chez sa mère et de lancer une campagne de crowdfunding pour couvrir ses frais et continuer à jouer. Sans ça, il pourra ranger définitivement ses raquettes, ce qui le désespère, car il sent qu’il a encore la forme et peut remonter dans les vingt premiers (et faire honneur à la prédiction de Federer).

Homme de défis, Gilles cherche donc par tous les moyens à réunir des fonds pour vivre de sa passion. Mais avouons-le, il est fatigué d’errer dans des tournois de seconde zone, de dormir dans des hôtels miteux et de voir les autres accepter des magouilles. Mais un beau jour, un businessman lui propose de jouer le Match du siècle, face à son pire ennemi, qu’il ne souhaitait jamais revoir…

Force est de constater que Philippe Lamon est un passionné et connaît très bien son sujet. Peu portée sur ce sport, certaines références et noms de joueurs m’ont été totalement inconnus. Mais l’auteur a néanmoins réussi à m’emporter dans son intrigue, en me faisant apprendre au passage énormément de choses.

Héros attachant et attendrissant, Gilles est un battant et l’on se laisse volontiers embarquer dans ses mésaventures loufoques et plonger dans les coulisses impitoyables du tennis.

J’ai reçu ce livre dans le cadre de l’opération Masse Critique de la plateforme Babelio – que je tiens à remercier, ainsi que les éditions Cousu Mouche pour leur confiance – et cela tombait à pic, étant donné que le texte est en lice pour la 12^e édition du Prix du livre de la ville de Lausanne, j’ai pu ainsi me faire mon avis.

Ayant lu tous les romans de Philippe Lamon – et même si mon préféré reste à ce jour Comment j’ai vengé ma ville (Cousu Mouche, 2013) –, j’ai retrouvé avec grand plaisir sa patte, entre moments bourrés d’humour et d’autres plus touchants. L’auteur mélange avec aisance scènes cocasses, fous rires, cynisme, décalage et sensibilité, pour livrer une histoire au dénouement surprenant et jouissif.