Les Réprouvées – Alexandre Regad

Quatrième de couverture
En 1857, une jeune femme rousse et amnésique arrive à Morzine, un village alors reculé. Exploitée par un couple qui la recueille, confrontée à la rudesse d’un quotidien sans fantaisie, elle s’épanouit dans la nature et dans son imaginaire. Un jour, un mal étrange commence à s’abattre sur la communauté féminine. Possession, hystérie ? Les médecins, les curés et les rebouteux en tous genres vont s’acharner à éradiquer cette violence qui dérange. À travers le surgissement de ces troubles affectant les corps des femmes, ce sont les croyances d’un monde rural sous l’emprise religieuse et les convictions des grands scientifiques qui sont remises en question. Partant de ses recherches historiques sur un fait divers révélateur, l’auteur s’est plongé dans l’univers troublant de celles qu’on appelait sorcières.
Mon avis
En plein cœur de Morzine en Haute-Savoie, l’année 1857 marque le début de comportements étranges touchant certaines femmes et fillettes, prises de convulsions. Avec cette « épidémie démentielle qui s’attaque au village », il n’en faut pas plus pour que les paroissiens, morts de peur, crient aux sorcières et exigent des solutions. Les autorités dépassées feront appel à des personnages aux méthodes plus ou moins orthodoxes, conduisant à des résultats contestés.
À cette même période, une jeune inconnue à la chevelure rousse débarque dans la région. Elle est si belle qu’elle fait vite tourner les têtes et attise les jalousies et les commérages…
Pour son premier ouvrage, Alexandre Regad – président des Editions Encre Fraîche – a choisi de se pencher sur le phénomène plus que mystérieux des « Possédées de Morzine ». Fasciné depuis des années par le sujet, il évoque au travers d’une alternance de points de vue cette sombre période durant laquelle des femmes apparemment dérangées ont semé la terreur et la pagaille dans la station française, dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
Ce roman choral évoque bien l’obscurantisme, la pression de la religion, les poids de la communauté avec ses rumeurs et autres messes basses. L’auteur prend soin de dépeindre l’ambiance rurale et montagnarde, ainsi que les conditions difficiles de la vie des habitants, grâce à une écriture tantôt brute, tantôt développée, mais assurément sensible et touchante.
En résumé
Un roman fort et percutant rendant hommage à la gent féminine persécutée !
